L'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a acheté 200 000 tonnes de blé dur, dans le cadre de son appel d'offres lancé en début de semaine. Comme de coutume, la France reste le principal fournisseur de l'Algérie en céréales. "L'origine de la marchandise devrait être française et pourrait s'y ajouter un ou deux bateaux de 25 000 tonnes chacun d'origine mexicaine", a rapporté Reuters, hier, en citant des exportateurs européens. La même source précisera que l'OAIC a payé la grosse cargaison à hauteur de 400 dollars la tonne, coût et fret. Pour le blé mexicain, le prix serait moins élevé, avec 390 dollars/tonne coût et fret. Il a été indiqué, par ailleurs, que l'embarquement de cette marchandise interviendra au courant du mois de janvier prochain. L'empressement de l'OAIC pourrait cacher quelque chose. Le ministre de l'Agriculture avait déclaré que "l'Algérie n'a pas importé de blé dur depuis avril 2009". M. Benaïssa, peut-t-on rectifier, voulait parler de l'OAIC, car les semouliers et les autres opérateurs dans l'industrie agroalimentaire n'ont pas cessé de s'approvisionner de l'étranger. Ceci en dépit de la taxe imposée, dans le cadre de la LFC 2010, sur les blés dur et tendre importés à un prix inférieur à celui pratiqué par l'OAIC, à savoir 2 500 dinars le quintal. Une manière pour le gouvernement d'assurer l'écoulement des stocks de l'office public des céréales qui n'arrange pas les affaires des transformateurs. Ces derniers se plaignent de la "mauvaise qualité" du blé dur local qui ne répond pas aux "exigences" de fabrication des pattes alimentaires. Les carences caractérisant le blé algérien sont liées particulièrement, selon les spécialistes ayant participé récemment aux journées techniques sur l'amélioration de la qualité des blés durs en Algérie, organisées il y a quelques jours à Annaba par le groupe Benamor, à la non-introduction des techniques modernes dans la culture du blé en Algérie. On parle là, précisément, de fertilisation, de désherbage et des conditions de stockage. Il faut dire que la taxation des blés importés vise, aussi, à protéger la production nationale et amener l'industrie locale de traitement du blé à s'inscrire dans le cadre de la politique nationale de développement de la céréaliculture. Signalons, enfin, que l'OAIC, selon les sources de Reuters, est en train de négocier l'achat de quantités supplémentaires de blé dur canadien. Les chargements nord américains ne peuvent être acheminés avant le mois de mars, "en raison de l'engorgement des expéditions au départ du fleuve Saint Laurent au nord-est du Canada ". Les commandes de l'OAIC marquent le retour de l'Algérie sur les marchés internationaux du blé. après une absence qui a duré plus d'une année. La récolte nationale de céréales avait dépassé les 61 millions de quintaux en 2009, soit le triple de celle de 2008. L'Algérie, rappelons-le, est classée parmi les plus importants acheteurs de blé à l'échelle internationale, avec une moyenne de 1,5 million de tonnes par an. Farouk Djouadi L'usage de semences certifiées a doublé La quantité de semences certifiées utilisée par les céréaliculteurs a presque doublé cette année, en atteignant 1,4 million de quintaux a déclaré, hier, à l'APS, M. Kehal, directeur général de l'OAIC. Cette hausse s'explique, selon lui, par le fait que les agriculteurs sont encouragés par les prix d'achat des céréales pratiqués par l'OAIC, à raison de 4.500 DA/quintal pour le blé dur, 3.500 DA/q pour le blé tendre et 2.500 DA/q pour l'orge. La production nationale des céréales pour la campagne 2008-2009 a atteint un record de plus de 61 millions de quintaux dont 24 millions de quintaux d'orge. Grâce à cette production record, l'OAIC n'a plus importé d'orge et de blé dur depuis avril 2009. L'Office dispose de quantités suffisantes d'orge pour couvrir l'équivalent des besoins du marché national pour trois années et il a même exporté quelque 100.000 quintaux en 2010, marquant le retour de l'Algérie au club fermé des exportateurs de céréales après une absence de 43 ans.