Une telle journée ne peut être que prétexte à la fête et à la joie pour espérer meilleure fécondité de la terre dont sont tirées toutes les raisons de la vie.Par le passé, la célébration de Yennayer durait plusieurs jours durant lesquels plusieurs rites, aujourd'hui disparus, comme les carnavals, étaient pratiqués. Ne subsistent de nos jours, et encore, que quelques us et le fameux repas de fête en usage principalement dans les campagnes. Ainsi, de tous les aspects qui caractérisent cette journée du reste des jours de l'année, la consommation des friandises et autres fruits, entre autres, dattes, figues sèches, amandes, noix… disponibles en abondance surtout à quelques jours de Yennayer. Ces produits symbolisent l'abondance, la prospérité et la joie. Néanmoins, c'est le magique poulet que l'on acquiert soit égorgé, soit que l'on égorge de préférence, qui tire son épingle du jeu en pareille circonstance. Il y a même des gens qui élèvent des coqs spécialement pour ce rituel, car il est préférable d'égorger la volaille au seuil de la maison pour chasser, dit-on, le mauvais œil et les mauvais esprits qui rôdent autour. Le repas préparé à base de poulet qui agrémente le plat de couscous est servi à tous les membres de la famille qui se rassasient. D'ailleurs, autrefois, chaque personne pouvait déguster un poulet entier, mais aujourd'hui, le prix exorbitant de la volaille n'est pas à même d'honorer cette tradition. Et toujours sous le signe de la fécondité, de la fertilité de la terre et de l'abondance, la première quinzaine de Yennayer est appropriée pour semer les légumes et planter des arbres. Yennayer est aussi mis à profit pour faire la toilette de la maison, bien que dans certaines régions balayer est déconseillé de peur d'éloigner la bénédiction. On procède aussi à la réfection du kanoun et on remplaçait les trois pierres (inyen) sur lesquelles repose la marmite. Les petits enfants ne sont pas oubliés puisque c'est en ce jour qu'ils ont droit à leur première coupe de cheveux. Les plus âgés d'entre eux se baladent dans les forêts et les champs en quête de plantes vertes et de cœurs de palmier nain (ddum) pour orner les maisons et couvrir les cornes de bêtes auxquelles, par ailleurs, on refaisait les litières avec de l'herbe fraîche.