Le Sahel pourrait connaître un nombre plus important de tentatives de rapt avec la désignation de Abdelhamid Abou Zeid comme «adjoint» de «l'émir» d'Al Qaïda au Maghreb Islamique, Yahia Abou El Hamam, en remplacement de Abou El Kama, décédé dans «un accident de voiture» au nord du Mali. Abdelhamid Abou Zeid est, en effet, «émir» de katibat Tarek Ibn Ziad, «spécialisée» dans les enlèvements de ressortissants étrangers dans le Sahel. La phalange qui, à sa création en 2003 par Amari Saïfi, alias Abderrezak El Para, était composée d'environ une quarantaine d'éléments, s'est renforcée, depuis, en nouvelles recrues, en armes et en moyens financiers avec les rançons payées en contrepartie de la libération d'otages. Parce que désigné, cette fois, comme «adjoint» de «l'émir» d'AQMI au Sahel, une sorte de «promotion» au sein de l'organisation terroriste dirigée par Abdelmalek Droukldel, alias Abou Mossaàb Abdelouadoud, actuel «émir» national d'Aqmi, Abdelhamid Abou Zeid serait encore plus «puissant» puisque disposant d'effectifs plus importants, de moyens plus conséquents et de pouvoirs plus élargis. Ce qui rendrait la menace de multiplication de rapts plus pressante. Pour AQMI, le rapt suivi de demande de rançons est la source de financement la plus importante. Les enlèvements pourraient être utilisés, davantage, par les terroristes, au moment où est de plus en plus évoquée une éventuelle intervention militaire étrangère au nord du Mali. Ce dont sont conscients les pays du Sahel qui, en concertation, ont renforcé la coopération et la surveillance des frontières pour empêcher que de nouveaux ressortissants étrangers soient enlevés par les acolytes de Abdelhamid Abou Zeid. Le renforcement de la surveillance concerne le tracé frontalier, les camps de réfugiés et les représentations diplomatiques étrangères qui pourraient être ciblées par les terroristes qui cherchent des ressortissants étrangers parmi les humanitaires et diplomates à enlever. «Ce n'est pas par hasard que Abdelhamid Abou Zeid a été désigné, par Abdelmalek Droukldel, comme adjoint de «l'émir» d'AQMI au Sahel, en ces moments caractérisés par l'évocation insistante d'une éventuelle intervention militaire étrangère au nord du Mali», selon un observateur de la scène sécuritaire. Par cette désignation, «AQMI veut donner plus de moyens à cet «émir» spécialisé dans les enlèvements», ajoute la source, qui poursuit que «cette stratégie est choisie par AQMI pour tenter d'utiliser le plus grand nombre d'otages possibles comme bouclier humain, aux côtés des populations du nord du Mali, pris en otages, depuis plusieurs mois, en cas d'intervention militaire». Le renforcement des mesures de coopération et de sécurité englobe, également, les sociétés multinationales pour empêcher l'enlèvement de leur personnel, note-t-on. Plusieurs de ces sociétés ont déjà été victimes du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) et d'AQMI dont elle est issue, avec le vol de centaines de véhicules tout-terrain, dans le désert, revendus plus tard.