Le suicide et les addictions seront en débat les 9 et 10 novembre à l'hôtel Sheraton à Oran, à l'initiative de la Société franco-algérienne de psychiatrie. Cette rencontre placée sous le thème : «Suicide, addictions et santé de la population», qui sera organisée en marge du congrès de l'association initiatrice, est parrainée par la société médico-psychologique algérienne et l'Association française de psychiatrie biologique et de neuro-psychopharmacologie. Ce congrès réunira d'éminents chercheurs et spécialistes qui plancheront sur le sujet du suicide et des addictions. «Des spécialistes reconnus dans la prise en charge des déprimes, des addictions et des conduites suicidaires seront présents à cette rencontre», indique un organisateur qui ne manquera pas de signaler que cette décennie, marquée par la crise économique mondiale qui a eu un impact sur les rapports dans les sociétés, a généré une augmentation exponentielle des conduites suicidaires et des addictions. «Ces deux problèmes majeurs ont connu une augmentation ces dernières années après l'apparition d'un grand nombre de problèmes socioéconomiques qui ont influé sur les rapports dans les sociétés et conduit à la construction d'une image dévalorisante et négative chez certains individus fragiles», a-t-il indiqué. Selon ce même spécialiste, ces deux phénomènes sociaux entretiennent des liens très étroits et représentent également des conduites fréquemment associées auxquelles les cliniciens sont quotidiennement confrontés. Les chercheurs partent aujourd'hui du principe que la lutte contre ces deux fléaux ne peut se réaliser qu'à travers de véritables politiques de santé publique. «Le suicide en Algérie a connu ces dernières années un grand bond. Malgré les interdits religieux et les liens affectifs au sein de la famille, se suicider est devenu un acte banal», affirme notre interlocuteur qui fera remarquer que le phénomène de l'immolation, propre à certaines sociétés du sud-est asiatique, s'est banalisé depuis l'acte désespéré de Bouazizi. Les débats au cours des deux jours du congrès porteront également sur la question nodale des statistiques sur laquelle bute la majorité des pays étant donné que seule une cinquantaine peut se targuer d'avoir des statistiques fiables, ainsi que sur les addictions, notamment la consommation de drogues dures en Algérie. «Notre pays doit assumer son passage du statut de pays de transit à celui de consommateur. Il faudrait maintenant se rendre à l'évidence et élaborer une politique de santé publique qui prenne en considération cette donnée», fera remarquer notre interlocuteur.