L'Algérie et le Qatar veulent construire en partenariat un complexe d'engrais phosphatés qu'ils projettent d'implanter à Oued Keberit, à 70 km de Souk Ahras, a annoncé le ministre de l'Energie et des Mines, M. Youcef Yousfi. Le projet de ce complexe, en cours d'examen par les ministères de l'énergie des deux pays, devrait produire des engrais phosphatés et azotés, précise à l'APS M. Yousfi à l'issue de ses entretiens avec son homologue qatari, M. Mohamed Ben Salah Al Sada, qui vient d'achever une visite de travail à Alger. "Nous avons de grands complexes que nous voulons construire à Oued Keberit, à Souk Ahras pour transformer les phosphates en engrais phosphatés et azotés", dira-t-il. L'Algérie est l'un des principaux producteurs d'engrais dans le pourtour méditerranéen, et ambitionne de devenir un pole mondial d'exportation de fertilisants, notamment avec la levée en 2012 de la taxe anti-dumping imposée par l'Union européenne sur les exportations de Fertial, une joint venture entre le groupe algérien Asmidal et le leader espagnol en la matière Villar Mir. Elle se prépare également à lancer deux nouveaux complexes d'ammoniaque et d'urée avec l'égyptien Orascom Industries et le omanais Suhail Bahwan, rappelle-t-on. M. Yousfi a fait savoir également qu'il avait examiné à Alger avec son homologue qatari, un partenariat dans l'amont pétrolier, plus exactement dans l'exploration. L'Algérie et le Qatar, grands pays gaziers, veulent aussi asseoir un partenariat dans la pétrochimie. Il a ajouté que les deux parties vont examiner prochainement plusieurs projets susceptibles d'être réalisés dans ce créneau en Algérie. "Nous discutons aussi de possibilités de partenariat dans le transport maritime des hydrocarbures. Nous sommes en train de voir s'il y a possibilité de travailler ensemble", précise M. Yousfi. La zone industrielle de Bellara, qui va accueillir le prochain complexe sidérurgique de 5 millions de tonnes/an sera dotée d'une centrale électrique qui sera aussi réalisée en partenariat avec les Qataris. Dans le domaine des mines, les discussions vont bon train sur l'exploitation en association avec des Qataris des gisements d'or en Algérie, indique encore le ministre, sans communiquer les détails de ce projet. Qatar Mining a été évoqué par certaines sources à Alger comme futur repreneur de la mine de Tirek-Amesmessa, située dans la riche région aurifère du Hoggar, dans la wilaya de Tamanrasset. Actuellement, cette mine fonctionne au ralenti après le retrait de GMA ressources, le partenaire australien de Sonatrach dans ce projet. Toujours dans le secteur minier, les hommes d'affaires qataris sont également intéressés par les mines de plomb, de zinc, de la baryte et de bentonite, des substances utilisées dans l'industrie pétrolière, révèle M. Yousfi. Un équipe technique qatarie est attendue prochainement à Alger pour poursuivre les discussions sur des projets déjà approuvés dans l'agriculture, l'industrie, la pétrochimie, les engrais, et l'exploration pétrolière et gazière, précise de son côté à l'APS M. Al Sada. M. Yousfi se déplacera suite à ces discussions à Doha pour peaufiner ce qui a été convenu entre les deux parties, en prévision de la visite en Algérie la première quinzaine de décembre de l'émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani qui devrait être sanctionnée par la signature de sept accords de partenariat, ajoute M. Al Sada. Les autorités des deux pays se sont également mis d'accord sur la répartition du capital dans les sociétés mixtes qui vont être créées à cet effet et leur domaines d'activité, selon lui. M. Al Sada avait, rappelle-t-on, effectué une visite de travail à Alger en compagnie du ministre qatari de l'économie et des finances, M. Youcef Hussein Kamal.