Les personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique envisagent de recourir à la protestation pour dénoncer «l'absence du dialogue» avec le ministère qui «ignore la plateforme de leurs revendications». Un sit-in sera organisé devant le siège de ce dernier, a indiqué Bendahmane Chaibi, président de l'Union nationale des personnels de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Unpesrs) lors du point de presse animé hier au siège du Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap). Ce sit-in dont la date sera fixée dans les prochains jours par le syndicat affilié au Snapap n'est qu'un signe d'alerte, selon son représentant qui a ajouté que «le recours à cette action a été décidé suite au non-aboutissement de leur demande d'audience pour rencontrer le ministre». Dans l'intention d'exposer au ministre son cahier revendicatif, une demande d'audience auprès de la tutelle a été adressée le 19 septembre par le syndicat. Mais elle est restée sans suite. Devant ce silence, une autre correspondance de rappel a été envoyée le 14 octobre par l'Unpesrs. «Mais sans succès», a regretté, M. Chaibi qui s'est demandé : «Où est le principe du dialogue avec le partenaire social ?» Ce dernier ne comprend pas pourquoi ce département ferme toutes les portes du dialogue avec les syndicats au moment où d'autres départements ministériels se sont montrés ouverts aux négociations, citant l'exemple du département de l'Intérieur et celui de la Solidarité. Déplorant le malaise qui règne dans le secteur, le président d'Unpesrs a qualifié la situation de «catastrophique». Alarmante et menaçante à la fois, «cette situation risque d'éclater à n'importe quel moment si nos doléances ne seront pas prises au sérieux», a ajouté le syndicaliste qui n'a pas exclu la radicalisation de leur action de protestation. D'ailleurs, un débrayage est prévu juste après les élections locales du 29 novembre, dans le cas où la tutelle reste sur sa position. Insistant sur la légitimité de leurs revendications, le syndicaliste souligne qu'«on se bat pour des doits légitimes et pas pour des honoraires». Des revendications qu'il résume dans la révision des statuts particuliers des corps communs, les corps spécifiques et techniques ainsi que d'autres catégories, intégration et titularisation des agents contractuels et les agents temporaires en fonction de leur ancienneté et leurs diplômes, unification des primes de rendement en appliquant le taux de 40% pour tous les corps et l'actualisation de la prime de risque ainsi que la suppression de l'article 87 bis de la loi 90-11 relatif au salaire de base.