Dix jours après le début officiel de la campagne électorale, les candidats des différentes formations politiques pour le scrutin du 29 novembre prochain commencent graduellement à investir le terrain. Si dans les villes, l'ambiance électorale demeure toujours morose, dans certaines localités reculées, par contre, l'activité politique commence à gagner la vitesse de croisière. Les candidats sont sortis de leur mutisme pour affronter la population. Ils sont à pied d'œuvre, même s'ils ne se contentent que de rencontres de proximité, dans les cafés maures et les placettes des villages, évitant les grands meetings et rassemblements populaires faute du public. Pourtant, naguère, les habitants de la wilaya de Tizi Ouzou, connus pour le désintérêt qu'ils affichent pour les élections, accordent un intérêt particulier aux locales. Lors des dernières élections locales en 2007, le taux de participation avait dépassé les 50%, faut-il le rappeler. L'enthousiasme du bon vieux temps n'est plus d'actualité, au grand dam des militants et candidats. «Certes, les citoyens ne sont pas vraiment motivés comme par le passé vis-à-vis des élections, mais je ne vous cache pas qu'en tant que candidats, des villageois nous sollicitent pour tenir des conférences au niveau de leurs villages. J'ai remarqué seulement que leurs préoccupations ne sont plus d'ordre politique. Les gens se focalisent particulièrement sur les projets et les initiatives qui peuvent apporter un plus à leur localité, comme dans le secteur de la santé et de l'éducation où les carences sont considérables», nous déclara Farid Hammam, qui chapeaute la liste FFS à Iflissen, au nord de Tizi Ouzou. Toutefois, les grands absents de cette campagne à Tizi Ouzou sont les chefs et les grosses pointures des partis politiques. Au demeurant, aucun chef de parti politique n'a effectué une sortie dans cette wilaya. Une wilaya qui était par le passé la Mecque des cadres et hauts responsables de tous les partis politiques. Il faut attendre demain pour voir Louisa Hanoune, la première responsable du Parti des travailleurs, ouvrir le bal. Même les candidats têtes des listes APW ont brillé par leur absence. Par ailleurs, des dépassements sont également enregistrés au niveau de certaines localités. Des candidats ont été même empêchés de tenir leurs conférences par les citoyens, comme se fut le cas dans la localité d'Ath Aïssa Mimoune. Des excès qui n'ont pas influencé globalement sur le déroulement de la campagne. Les affichages anarchiques et les graffitis sont l'autre point noir de la campagne électorale. «Ils ne sont pas encore élus qu'ils commencent déjà à faire du mal à leur commune», ironise un habitant du village Taourirt Zouaou, à Iflissen, qui a découvert au petit matin sa villa taguée par les candidats d'un parti politique.