«Depuis les affrontements de Tombouctou, il y a quelques mois, les combattants du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) ont compris que la menace à leur encontre et à celle des populations locales par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) est de plus en plus pesante. Nous nous sommes renforcés, en moyens humains et matériels depuis et décidé de lancer des offensives contre ces deux organisations terroristes», nous dira, sous le couvert de l'anonymat un des combattants du MNLA qui a participé aux accrochages ayant opposé le MNLA à Aqmi et au Mujao. «Tôt le matin d'avant-hier, nous avons ouvert des feux croisés sur la localité d'Ansongo et de ses environs où sont stationnées des forces du Mujao et des éléments de Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El Abbès, qui a quitté Aqmi, parce que menacé par Abdelhamid Abou Zeid, un autre «émir» d'Aqmi, et rejoint le Mujao au sein duquel il est devenu un stratège militaire au bénéfice de cette organisation terroriste. «Deux brigades armées MNLA, dirigées respectivement par le chef d'état-major adjoint, Machkanani Ag Balla, et le chef des groupes commandos, colonel Moulay Ag Sidi Molla, ont mené avant-hier vers 11h des opérations sur la localité d'Ansongo qui ne se trouve pas loin de Gao», nous dira le combattant du MNLA. «Les combats étaient féroces et ont duré toute la journée et jusqu'en début de soirée. Nous avons eu quelques blessés et deux véhicules saccagés, côté MNLA, selon ce que nous ont dit des officiers, et, côté Mujao et Ben Mokhtar, les pertes sont beaucoup plus lourdes puisqu'on parle de plusieurs dizaines de morts et de blessés. Il y a eu deux ambulances du Mujao qui ont fait deux navettes entre les lieux des affrontements et la ville de Gao. Côté Mujao, également, il y a eu 8 voitures équipées tout-terrain calcinées. Les terroristes du Mujao ont utilisé des armes lourdes, mais nous étions bien préparés à cette bataille», ajoute le témoin. Avant-hier, en fin de journée, tandis que les pertes s'alourdissaient du côté Mujao, cette organisation terroriste a reçu de nombreux renforts de ses éléments qui se trouvaient contraints de quitter certains sites pour renforcer cette zone attaquée par les Touareg», lance le témoin. Du côté du MNLA, des renforts dirigés par des officiers supérieurs se sont mis en route vers la zone des opérations en début de soirée, le 16 novembre, et d'autres se préparaient pour prendre la même direction dans la journée du lendemain. Le MNLA, faut-il le noter, comme nous le dira Hama Ag Sid' Ahmed, porte-parole du Conseil transitoire de l'Etat de l'Azawad (CTEA), est composé d'autochtones, contrairement à Aqmi et le Mujao, deux organisations terroristes composées de djihadistes et de narcotrafiquants venus de différents pays. Tout comme le MNLA, Ançar Eddine est, lui, également composé d'autochtones, note-t-on encore.