L'Office national des œuvres universitaires (Onou) a menacé, lundi, de résilier le contrat qui le lie à l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) dont les bus sont paralysés depuis dix jours par une grève des travailleurs. L'Onou a adressé une mise en demeure à l'entreprise, lui rappelant l'obligation d'assurer en permanence le transport des étudiants. «L'Etusa se voit dans l'obligation de reprendre le service du transport universitaire urbain», lit-on sur la mise en demeure de la direction des œuvres universitaires DOU d'Alger-Est car il est précisé aussi que «faute de satisfaction à cette mise en demeure, la DOU se réserve le droit d'appliquer les mesures coercitives prévues par la réglementation en vigueur. « La direction justifie sa mise en demeure par les nombreux préjudices causés aux étudiants par cette grève. Depuis le début de ce débrayage, le transport des étudiants n'est plus assuré. Sept résidences universitaires ne sont plus desservies, notamment celles des filles de Dergana, d'Al Alia, Bouraoui-Ammar (El Harrach) et Houari-Boumediene de Bab Ezzouar. Face à cette pression, la direction de l'Etusa a indiqué que 450 chauffeurs chargés du transport des étudiants risquent de perdre leur emploi car ils ont été recrutés spécialement pour les navettes universitaires. Cela est contesté par un gréviste qui nous a indiqué hier que cette situation résulte de l'inaction de la direction générale. L'annonce concernant les probables licenciements de chauffeurs du COUS ne semblent pas l'effrayer. «Les travailleurs connaissaient les conséquences qu'engendrerait un tel mouvement et la direction ne fait qu'envenimer les relations déjà ternes qu'elle entretenait avec ses employés. Les menaces de licenciement ne reflètent pas la réalité du terrain car, selon lui, l'administration a engagé de nouvelles recrues à tour de bras durant ce mouvement de protestation sans leur faire signer des contrats. «Ces nouvelles recrues n'ont ni signé de contrat ni fait l'objet d'une formation alors qu'un receveur et un chauffeur de bus doit le faire durant 3 mois. La plupart de ces nouvelles recrues se sont rendu compte que l'entreprise les avaient bernés et ont rejoint notre mouvement de protestation», a-t-il indiqué. Par ailleurs, ce travailleur juge que les pertes financières et de contrats avec les différents partenaires sont la résultante de la mauvaise gestion de l'entreprise et du conflit en cours. «Les travailleurs n'ont pas à porter la responsabilité de la dégradation de la situation financière de l'Etusa. Nous le répétons encore une fois, tout cela en incombe à la DG. Nous avons les preuves de tout ce que l'on avance, si les autorités concernées veulent avoir connaissance de ce qui se passe réellement au sein de cette entreprise, qu'ils viennent sur le parvis de la centrale UGTA, nous y sommes tous les jours», a-t-il précisé. Il regrette par ailleurs que le DG «continue à faire de fausses déclarations à la presse» et use de la stratégie de diviser pour mieux régner. Nous voulons que l'Etusa redevienne un service public de qualité et non pas qu'elle persiste dans sa médiocrité actuelle», affirme-t-il. Concernant les désagréments causés aux usagers, il a tenu à dire qu'ils sont aussi victimes de la malveillance de l'administration de l'Etusa car contrairement à ce qu'elle répète dans les médias, toutes les revendications de ses travailleurs n'ont pas été satisfaites. «Nous exigeons l'intervention de la tutelle dans les plus brefs délais ; que l'on vienne nous voir, nous avons une toute autre version», a-t-il dit, ajoutant ne pas connaître les résultats des négociations que mène actuellement l'UGTA qui communique peu.