Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a déclaré jeudi à Alger que le gouvernement avait répondu favorablement à la demande formulée par le Forum des chefs d'entreprises (FCE) d'autoriser les entreprises publiques économiques à réintégrer cette organisation. Le chef de l'exécutif a fait cette annonce dans l'allocution de clôture de la rencontre de concertation autour de l'entreprise et qui regroupait le gouvernement, l'UGTA et le patronat. Plusieurs entreprises publiques économiques (EPE), notamment Saidal et Air Algérie, étaient membres du FCE qui compte au total près de 500 adhérents avant de se retirer en 2010 sur instruction de l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia. M. Sellal a, en outre, mis l'accent sur la nécessité d'améliorer l'accès des entreprises, en particulier les start-up aux technologies de l'information et de la communication afin de moderniser le système économique national. Evoquant la question de l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le Premier ministre a souligné qu'il était "temps pour l'Algérie d'adhérer" à cette organisation. "Il faut être responsable dans cette affaire. On peut avancer en étant intelligent, c'est-à-dire, savoir protéger l'économie nationale sans tomber dans l'interdit", a-t-il dit. Selon des chiffres présentés par le Premier ministre, "seulement 15% des entreprises algériennes sont connectées au réseau internet, 9% d'entre elles disposent d'une adresse électronique, alors qu'aucune entreprise ne présente sur son site des catalogues de ses produits". A l'ouverture des travaux de sa première rencontre avec les partenaires économiques et sociaux depuis sa nomination à la tête du gouvernement, M. Sellal a proposé de ''bâtir ensemble un vrai pacte de croissance'' pour relancer l'investissement et la production nationale. "En 2013, je souhaite que nous bâtissions ensemble un vrai pacte de croissance. Il n'est plus possible de se contenter d'avoir seulement 700.000 PME en Algérie. Il faut faire plus, surtout qu'au regard du contexte international, beaucoup de pays européens et voisins souffrent énormément et nous offrent des capacités'', a-t-il dit. Le Premier ministre, qui a réaffirmé la volonté du gouvernement d'améliorer le climat des affaires, a également assuré le patronat que les PME privées seront associées au programme d'investissements publics. Exhortant les chefs d'entreprises à investir davantage en allant vers le partenariat avec des firmes étrangères, le chef de l'exécutif a souligné que la règle 51/49%, souvent décriée, "a été en fait admise par nos partenaires". Il a cité ainsi le cas du projet de réalisation d'un complexe sidérurgique à Bellara (Jijel) avec des opérateurs qataris, ou celui avec le constructeur de voitures français Renault. Dans un souci d'améliorer la fluidité de la gestion bancaire, M. Sellal a annoncé que la Banque d'Algérie (BA) devrait élaborer "immédiatement" un nouveau règlement. A cet effet, la BA, l'ABEF et les banques de la place sont chargées de proposer mais surtout de mettre en œuvre immédiatement des facilitations en termes d'octroi de crédits et de gestion bancaire quotidienne, explique le Premier ministre. De son côté, Abdelmadjid Sidi Said, SG de l'UGTA (Union générale des travailleurs algériens), a préconisé la tenue dans les meilleurs délais d'une conférence nationale sur le développement industriel. La conférence, qui doit inclure toutes les parties concernées par la production nationale, notamment les opérateurs économiques publics et privés, l'administration économique et les partenaires sociaux, est destinée à ''mettre en place les éléments nécessaires pour la reconstruction de l'économie nationale'', a affirmé M. Sidi Said. Les représentants des organisations patronales présents à cette rencontre ont, quant à eux, mis l'accent sur la nécessité d'approfondir le dialogue et la concertation entre tous les acteurs et partenaires du développement économique. La réunion de ce jeudi était destinée à débattre des moyens pratiques de relancer l'entreprise économique algérienne.