La ville de Draâ Ben Khedda, 10 km à l'ouest de Tizi Ouzou, a vécu une fin de semaine bien mouvementée. La raison ? L'affichage de la liste de 180 bénéficiaires de logements qui a mis le feu aux poudres. Dès les premières heures de la matinée, des dizaines de demandeurs n'ayant pas été satisfaits se sont rassemblés devant le siège de la daïra dans le but d'exiger une réattribution après avoir constaté plusieurs «irrégularités». Les protestataires qui ont voulu rencontrer le chef de daïra ont dénoncé le fait que sur la liste des bénéficiaires figurent des jeunes filles célibataires, des personnes aisées habitant de somptueuses villas, d'autres ayant déjà bénéficié de logements, etc. N'ayant pas abouti à un consensus avec le chef de daïra, la colère est vite montée de plusieurs crans. Les protestataires s'en sont donc pris au siège de la daïra, ce qui a induit une intervention musclée de la police antiémeute. Les alentours de l'édifice abritant le siège de la daïra se sont transformés ainsi en arène. L'affrontement s'est soldé par plusieurs blessés légers et d'autres personnes, indisposées voire même étouffées, après avoir inhalé des gaz lacrymogènes tirés par les unités des CNS pour disperser la foule ont dû être évacuées à la polyclinique de la ville. Par ailleurs, nous avons appris que 10 000 demandes ont été déposées au niveau des services concernés de la daïra de Draâ Ben Khedda et que 5000 ont connu un rejet systématique. C'est dire que la pression sur le logement ne cesse d'aller crescendo. Tous les programmes engagés jusque-là ont montré leurs limites et n'arrivent pas à satisfaire la demande et ce, en plus des retards de plusieurs années enregistrés dans leur concrétisation.