Le secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS), Ali Laskri, a choisi l'avant-dernier jour de la campagne électorale pour tenir un meeting à la capitale du Djurdjura, fief traditionnel du parti, à la salle du Théâtre régional, Kateb-Yacine. L'orateur a mis en exergue le changement radical dans la gestion des affaires du pays d'une manière pacifique pour lequel le plus vieux parti de l'opposition milite depuis un demi-siècle. Il souligne d'emblée que «le changement radical aura lieu en Algérie tôt au tard. Les réformes initiées par le pouvoir ne sont pas pour favoriser une bonne gestion des collectivités locales. Au FFS, nous allons militer et faire pression sur le pouvoir et changer le code communal qui dépouille les élus locaux de leurs prérogatives». M. Laskri regrette que les bonnes volontés qui existent au sein des institutions ne puissent rien faire pour le pays, tant que le système actuel est maintenu. Il ajoutera que «le changement est impératif pour rétablir le processus démocratique, et surtout protéger le pays des dangers qui le guettent à ses frontières». L'autre sujet évoqué avec insistance par le numéro deux du FFS est la décentralisation dans la gestion locale. «Notre parti prône la décentralisation ; pour donner l'exemple dans notre proposition, nous avons décentralisé les décisions de choix des candidatures pour les élections locales», dira Laskri, sous les ovations d'une salle archicomble. Le successeur de Karim Tabbou est revenu une fois de plus sur le vote des militaires dans les casernes. Il n'est, apparemment, guère convaincu par les déclarations du ministre de l'Intérieur et des Collectivités localités concernant ce sujet. «Il est inconcevable à ce que des militaires votent dans des localités qui ne sont pas les leurs», dira-t-il. M. Laskri s'est penché sur plusieurs sujets et dossiers. Il regretta que la pénétrante qui devrait relier Tizi Ouzou à l'autoroute Est-Ouest à Bouira ne soit pas encore réalisée, en dépit des promesses qui datent de plusieurs années. Sur le volet sécuritaire, Laskri dira que «l'Etat a abandonné les citoyens à leur propre sort, aux kidnappings et aux faux barrages». Les martyrs de 1963 ne sont pas aussi oubliés. M. Laskri a promis de faire tout pour faire valoir leurs droits. Il leur rendra d'ailleurs un hommage. A Barika, dans la wilaya de Batna, des anciens de 1963 m'ont interpellé et m'ont rassuré qu'ils sont toujours fidèles aux principes du FFS», notera Laskri. Mohand Amkrane Cherifi : «Seule la décentralisation assurera la prospérité» Le président du comité d'éthique du FFS, Mohand Amkrane Cherifi, et coordinateur de l'Alliance mondiale des villes contre la pauvreté dans le cadre du programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et président de l'Association des fonctionnaires internationaux algériens depuis 20 ans, est intervenu sur le modèle de gestion des collectivité locales. Il a préconisé l'autonomie de décision pour les élus locaux. «Il ne suffit pas de responsabiliser les élus locaux. Il faux leur donner le pouvoir de décision administratif. Chaque municipalité doit avoir son budget au 1er janvier. Le budget doit être au moins équivalent à celui consommé lors de l'année dernière. Pourquoi attendre plusieurs mois pour octroyer des budgets aux municipalités ? C'est un grand retard», relèvera M. Cherifi. Le principe de la subsidiarité est aussi évoqué pour une gestion et gouvernance efficaces au niveau local. M. Cherifi a cité plusieurs exemples de la décentralisation au cours de son expérience au sein de l'ONU. Il a usé d'un discours anecdotique et parfois ironique pour vulgariser son message. «On ne peut pas gérer de la même manière la région d'El Bayadh et celle de Sétif par exemple. Même les mentalités sont différentes. Il faut établir et redonner la confiance aux élus locaux, et ils sont capables de relever le défi. Ce ne sont pas les exemples de réussite qui manquent, donc il est temps de les méditer», dira le président de l'éthique du FFS. Ce dernier a conseillé les futurs élus du FFS de garder toujours de bonnes relations avec les citoyens.