Le spectre de la fraude plane-t-il à nouveau sur les élections ? Les indices avancés par nombre de partis politiques et les informations rapportées selon lesquelles des bulletins de vote estampillés FLN circulent déjà dans différentes localités le confirment. L'autorité publique représentée par le ministère de l'Intérieur assure que la fraude sera «combattue officiellement et globalement» reconnaissant «qu'il y aura de petits problèmes». Les bulletins de vote «siglés» FLN qui circulent à Souk Ahras et à Chlef notamment, comme rapporté et confirmé par plusieurs sources, sont-ils alors à cataloguer dans le registre de ces «petits problèmes» ? À Souk Ahras, pas moins de 13 partis sur les 17 en lice pour les locales dans la wilaya ont tenu à dénoncer, preuve à l'appui (bulletins de vote) ce «scandale» exigeant l'annulation des listes FLN, des «sanctions exemplaires» ou le recours à la justice, sous peine de se retirer des élections locales. Le RCD, qui a alerté il y a quelques jours déjà sur ce «phénomène pas nouveau», avait fait état des mêmes pratiques à Chlef et a déposé plainte contre X, sans suite, nous confirme-t-on. Le vice-président de la Commission nationale de surveillance des élections (CNSEL), Ali Moussaoui, a confirmé hier sur les ondes de la Chaîne 1 de la Radio nationale l'existence de ces bulletins. Rappelant que la CNSEL a reçu «plusieurs saisines sur les dépassements» lors de la campagne électorale dont 60 «qui représentent réellement une atteinte à la régularité des élections» ont été retenues, il relèvera deux cas de «dépassements dangereux» relatifs au scannage de bulletins de vote à Chlef et la circulation à Souk Ahras de bulletins de vote identiques à celui d'un parti ancien (FLN, ndlr). La CNSEL et le ministère de l'Intérieur ont été informés, a-t-il indiqué. Hier encore, à la place Emir Abdelkader d'Alger, ce sont les représentants de 6 formations politiques dont le FLN, le RND, le PT, le RCD et Jil Jadid, qui ont tenu un rassemblement pacifique, le deuxième du genre, pour dénoncer ce qu'ils appellent les prémices de la fraude orchestrée selon eux par l'administration. Cette dernière représentée à Alger-Centre par le secrétaire général est accusée d'avoir sciemment refusé de transmettre aux partis et même aux membres de la commission nationale de surveillance des élections dont des représentants ont tenu à manifester, les listes des encadreurs des bureaux de vote et le fichier électoral notamment. L'administration s'en lave d'ores et déjà les mains en affirmant par le biais de plusieurs responsables que son rôle dans le processus électoral se limite à l'aspect organisationnel et technique. Il appartient donc selon nombre de responsables à la Cnisel et aux partis politiques à travers leurs représentants de jouer l'autre rôle celui d'être «vigilants» devant les bureaux de vote. Sont-ils pour autant suffisamment outillés ? Non, répondent à l'unanimité les partis qui évoquent des obstacles, des pressions et des menaces avant même le déroulement du scrutin. Ils évoquent aussi les «subterfuges» de la loi qui ne permet pas à l'ensemble des représentants de partis – c'est le tirage au sort qui en décide – de surveiller les urnes.