C'est à l'ouest de l'Algérie, près d'Oran, que sera finalement construite l'usine Renault Algérie, comme ont conclu les deux parties concernées, à savoir le ministre de l'Industrie, Chérif Rahmani et l'émissaire français, Jean-Pierre Raffarin. Ainsi, il aura fallu plus de 15 mois de négociations pour que les deux parties parviennent à un accord. À ce titre, il y a lieu de préciser que dans un premier temps, le site sera configuré pour fabriquer 75 000 voitures par an. Produire localement en Afrique va donner à Renault un avantage compétitif considérable. Ainsi, le constructeur ne sera plus soumis aux droits de douanes sur les véhicules neufs importés, une taxe qui atteint les 25%. De quoi pouvoir pratiquer des tarifs largement inférieurs à la concurrence, et notamment Peugeot, dont l'Algérie est l'un des principaux marchés en Afrique du Nord. Par ailleurs, il y a lieu de noter que cette usine Renault sera configurée sur la base des nouveaux sites de l'alliance Renault-Nissan. En clair, elle devrait être capable de produire pour les différentes marques des deux alliés. Il s'agirait d'une première étape, qui fera en sorte que le gouvernement algérien fera le maximum pour inviter Renault à doubler les capacités de production de cette usine. Il y a lieu de rappeler que le constructeur français Renault et l'Algérie ont signé à la mi-septembre un pacte d'actionnaires pour la création d'une société commune destinée à la construction d'une usine automobile dans notre pays. L'Algérie, via la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et le Fonds national d'investissement, devrait détenir 51% du capital de cette société et le groupe français les 49% restants. Suite à la dernière visite de Jean Pierre Raffarin à Alger, de son côté, Total négocie une usine de vapocraquage d'éthane à Arzew, près d'Oran, avec le groupe pétrolier Sonatrach. «Les discussions actuellement portent sur le prix de l'éthane qui sera livré par Sonatrach à Total», a déclaré Vincent Dutel, un responsable de Total Algérie. Selon M. Dutel, Total a accepté la proposition du groupe algérien de se faire livrer l'éthane à Hassi R'mel, principal champ gazier de l'Algérie dans le sud de l'Algérie, au lieu d'Arzew (ouest), où sera implantée la future usine de vapocraquage. Les discussions entre les deux groupes butaient sur cette question. «Nous avons beaucoup progressé sur les grands dossiers économiques, même si parfois nous ne communiquons pas les détails. Nous laissons le soin aux autorités suprêmes du pays d'annoncer les accords auxquels nous allons parvenir», a déclaré M. Cherif Rahmani, le ministre de l'Industrie, à moins d'un mois de la visite de M. Hollande en Algérie. Notons que la France est l'un des partenaires privilégiés de l'Algérie en Méditerranée, mais les relations entre Paris et Alger traversent régulièrement des périodes de tension.