Après avoir ajourné le sit-in prévu le 21 novembre, les employés de la Compagnie algérienne des assurances (CAAT) attendent toujours une réponse de leur P-DG qui s'était dit «favorable à engager des négociations avec leurs représentants», selon une source proche de la compagnie. Contrairement à la bonne volonté du P-DG, des sanctions ont été prises à l'encontre des directeurs d'agence et les chefs de département suite à l'arrêt de travail de trois jours observé par les travailleurs. Les cadres concernés ont été surpris d'apprendre qu'ils ont fait l'objet de retenues sur salaire de deux jours de travail en novembre. Cette décision qui n'a pas été appliquée pour le mois de novembre parce que les salaires de ce mois avaient été déjà versés sera reconduite sur les salaires de décembre. La retenue sur salaire a été décidée, explique la même source, suite à l'absence de ces responsables aux regroupements régionaux organisés annuellement par la direction. Cependant, les directeurs qui n'ont pas assisté aux regroupements avaient assuré leur travail au niveau des agences, d'où leur rejet de la retenue sur salaire de deux jours, injustifiée de leur avis. Le boycott de ces directeurs d'agences traduisait, selon la même source, leur mécontentement à propos de la baisse de 40% de la prime de performance individuelle (PPI) décidée suite à l'arrêt de travail de trois jours. Les directeurs d'agence font l'objet de «représailles» car ils sont considérés favorables à la grève de trois jours. Pour la même source, ce sont les directeurs régionaux qui évaluent les directeurs d'agence et non le P-DG. A cet effet, les cadres concernés ont adressé une lettre au P-DG, au syndicat de la compagnie et à la Fédération nationale des travailleurs des banques et assurances (FNTBA) relevant de l'UGTA (Union générale des travailleurs algériens) pour protester contre les sanctions dont ils sont «victimes». De leur côté, l'ensemble des travailleurs qui ont adressé en novembre une plate de forme de revendications à la direction générale n'ont pas encore eu de réponse et ont décidé de l'actualiser et même d'intégrer les doléances des cadres. Entre autres revendications, les travailleurs réclament en premier lieu le rétablissement de la prime de mouton et de la prime d'effort et la levée des sanctions décidées à l'encontre des cadres et des travailleurs. Ils demandent aussi de confier la gestion du budget des œuvres sociales aux représentants des travailleurs et l'instauration d'un dialogue pour ce qui a trait aux promotions et recours.
La suppression de la prime d'effort et de mouton provoque le courroux La suppression de la prime de mouton et la baisse de la prime d'effort sont une décision «arbitraire, car c'est l'argent des travailleurs qui est pris en otage par l'employeur». Le conseil syndical réfute les arguments de l'employeur, affirmant que la décision de diminuer la prime d'effort résulte de la baisse du chiffre d'affaires et des mauvais résultats de l'entreprise. Par ailleurs, dans une correspondance adressée en novembre au P-DG de la Caat, la FNTBA avait indiqué que «le syndicat d'entreprise de la Caat, sous la pression des travailleurs, s'est vu contraint de s'approprier la contestation et a cru nécessaire d'aller vers une journée de protestation consistant en un sit-in pacifique devant la direction générale de la Caat pour organiser et canaliser les débordements probables». Le syndicat d'entreprise de la Caat avait, précédemment, appelé à la tenue d'un rassemblement le 21 novembre devant la direction générale, selon le procès-verbal d'une réunion du conseil syndical de la compagnie, qui compte 1400 employés. «Le syndicat de la Caat demande à l'ensemble des travailleurs de rester mobilisés, unis et solidaires et s'engage à continuer la lutte jusqu'à l'aboutissement de nos revendications légitimes», a ajouté la même correspondance.