Amine El Amali est sans doute l'une des grandes révélations du championnat de Ligue 1. Véritable métronome de l'USMH, le transfuge de l'ES Mostaganem nous parle dans cet entretien de l'excellent parcours réalisé par son équipe depuis le début de la saison ainsi que de ses objectifs. Le Temps d'Algérie : Tout d'abord, l'USMH a réussi un authentique exploit samedi passé en battant le CRB chez lui au 20-Août avec l'art et la manière. Vous attendiez-vous à mettre quatre buts au Chabab dans sa «cuisine» ? Amine El Amali : Pour être franc avec vous, personne à El Harrach ne s'attendait à ce qu'on gagne ce match par quatre buts à deux, car après tout c'est le CRB qui était en face et pas n'importe quelle équipe. Nous étions conscients que le Chabab était difficile à jouer, mais nous étions conscients de nos capacités à aller chercher cette victoire au 20-Août. Nous disposons d'un excellent groupe qui est en train de récolter petit à petit les fruits de son travail. Mais vous avez trouvé une facilité déconcertante à gagner ce match. Vous auriez même pu gagner par quatre ou cinq buts d'écart. Le CRB était-il trop faible pour vous ou bien tout simplement c'est l'USMH qui a sorti ce jour-là le grand jeu ? Non, je ne pense pas que le CRB était trop faible ce jour-là comme vous le dites sinon il n'aurait pas réussi à marquer deux buts en fin de partie. A mon avis le fait d'avoir ajouté un deuxième but rapidement après notre ouverture du score a mis le CRB KO.Et comme notre adversaire s'est découvert derrière, nous avons profité des grands espaces pour harceler davantage la défense adversaire. On aurait pu certes marquer d'autres buts, mais nous étions satisfaits pour tout ce que nous avions accompli ce jour-là.Nous avons réalisé le match parfait quoi ! L'USMH impressionne par son style de jeu fait de passes courtes et de déplacements sur le terrain qui rend fou vos adversaires. Tirez-vous votre inspiration du fameux Tiki Taka du Barça, la grande référence footballistique mondiale du moment ? Non, on ne veut imiter personne. A El Harrach, on conçoît le football de la manière la plus simple : jouer à une touche de balle où chaque individualité se met au service du collectif. Mais adopter un tel style de jeu exige du temps, beaucoup d'efforts aux entraînements et une certaine stabilité que ce soit au niveau du staff technique ou dirigeant. C'est le cas pour l'USMH qui est restée fidèle à sa philosophie. Ici, l'entraîneur a carte blanche pour mener à terme son travail. Et en dépit du manque de moyens, Charef a réussi à monter une équipe compétitive qui est en train de progresser chaque année en dépit du départ de plusieurs titulaires. Parlez-nous de la méthode Charef ? Qu'est-ce que votre entraîneur exige de vous ? La discipline et la persévérance dans l'effort. Avec lui, on cravache durement. Beaucoup de gens ne savent pas qu'au moment où beaucoup d'équipes étaient en vacances durant l'été, nous on travaillait à fond le physique. Et je pense que nos sacrifices n'ont pas été vains puisque physiquement l'équipe est au top. Nous espérons afficher la même fraîcheur le plus longtemps possible, surtout que la saison reste encore très longue. L'USMH est actuellement leader de la Ligue 1 ex-aquo avec l'ESS. Vos supporteurs commencent à rêver du titre. Le vestiaire harrachi partage-t-il la même ambition ? Le titre ? Nous ne l'avons jamais fixé comme objectif. A l'USMH nous gérons match par match. Ce n'est pas parce que nous avons battu le CRB au 20-Août par 4 buts à 2 que nous allons nous enflammer. Il faut garder les pieds sur le terrain et continuer à bosser. Notre priorité pour le moment est de penser à notre prochaine rencontre contre le CSC et ainsi de suite. Mais la pression du titre commence à se faire ressentir. Avouez-le. Non, jamais. C'est cela qu'on aime aussi à El Harrach, personne ne nous met la pression. On travaille dans la parfaite sérénité. Parlons un peu de vous. Pour votre première saison avec l'USMH en Ligue 1, tout le monde est unanime à dire du côté de Lavigerie que vous êtes la grande révélation de l'équipe. Manifestement vous n'avez trouvé aucune difficulté à vous intégrer au sein de votre nouveau club, n'est-ce pas ? Parce que tout simplement à l'USMH on recrute les joueurs qui ont des qualités avérées pour les aider ensuite à s'intégrer dans le système de jeu de l'équipe. Quand un joueur sait jouer au football, ses chances de réussite à El Harrach sont grandes, même s'il vient des divisions inférieurs. Malheureusement, ce n'est pas le cas partout. La preuve, quand je jouais dans les catégories jeunes du MCO, j'ai été marginalisé parce que les critères de sélection n'avaient rien à voir avec le talent du joueur. Il ne faut donc pas s'étonner si ce grand club n'est plus ce qu'il était jadis.