Le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd a affirmé hier que l'expérience algérienne dans le domaine du dialogue social fait de notre pays le moteur dans la décolonisation de l'Afrique. «Le dialogue social, la mise en place de la tripartite sont des instruments qui œuvrent au développement du consensus national, à la relance économique», a-t-il souligné à l'ouverture du 10e congrès de l'Organisation syndicale de l'Unité africaine (Ousa) à Alger. «Cette relance a pu se concrétiser dans notre pays dans le cadre de la tripartite, qui est devenue une garantie du gouvernement envers les travailleurs. Le consensus qui en a découlé est un facteur de stabilité sociale, économique et politique», a-t-il ajouté lors de cette rencontre marquée par la présence du Premier ministre Abdelmalek Sellal, du ministre du Travail, Tayeb Louh, du SG de l'Ousa, M. Hassan A. Sunmono, et de nombreux ambassadeurs. M. Sidi Saïd n'a pas manqué de rappeler que le conseil général de l'Ousa, tenu en mai 2010 à Alger, a été l'occasion de mobiliser les acteurs syndicaux sur les thèmes du développement, la promotion des libertés syndicales, la protection sociale. Lors de ce congrès dédié au panafricanisme : «Développement économique et transformation de l'Afrique», il a mis aussi en exergue «la nécessaire union des syndicalistes africains, seule à même de favoriser l'action collective dans l'effort économique face à la mondialisation». «Face aux multiples enjeux et défis auxquels est confronté le continent, le mouvement syndical ne doit pas faiblir. La participation des jeunes à la destinée de l'Afrique est primordiale. L'Ousa est un exemple de la culture de la solidarité syndicale qui met en synergie ses ressources afin de lutter contre la pauvreté, le chômage, les inégalités. Nous devons faire de cet instrument un tremplin pour la transformation de l'Afrique», a-t-il affirmé, ajoutant saluer la victoire du peuple palestinien pour son nouveau statut, ainsi que le combat du peuple sahraoui en vue de parvenir à son indépendance dans le cadre de l'ONU. De son côté, M. Dan Cunniah, responsable au Bureau international du travail, a indiqué que malgré la mauvaise conjoncture mondiale, l'Afrique résiste bien avec une croissance de 4,8% pour 2012 et une prévision de 5,2% en 2013. Cependant, il a souligné que les peuples ne profitaient pas des richesses générées par les différences ressources du continent, car le travail décent est insuffisant, le règne de l'informel probant, l'inégalité et le chômage régnant dans les sociétés. A titre d'exemple, il a indiqué que 76,6% des femmes et des jeunes appartenaient à la catégorie des travailleurs vulnérables et dans les sociétés où la femme et les jeunes sont marginalisés, l'économie ne peut pas se développer. En outre, si l'Afrique ne crée pas 11 millions d'emplois par an d'ici à 2015, la courbe du chômage ne fera que s'élever. Selon lui, le panafricanisme qui a permis la décolonisation doit aujourd'hui être un facteur de renouvellement économique à travers cinq défis : le respect des droits des travailleurs à travers des négociations collectives, l'utilisation du dialogue social inclusif, réunissant tous les acteurs syndicaux et sociaux, et la nécessaire unité syndicale dans le continent. Par ailleurs, il a indiqué que les nouveaux modèles de croissance que doivent prôner les pays africains doivent être porteurs d'emplois durables et créateurs de richesses, seuls à même de combattre les inégalités qui subsistent sur le terrain. En outre, il a souligné le rôle de l'Etat qui doit s'attaquer aux infrastructures obsolètes, à la corruption, investir de manière intelligente dans des emplois d'avenir, ne pas entraver l'action syndicale et surtout promouvoir le développement du commerce interafricain. Enfin, il a tenu à souligner le rôle du panafricanisme, comme instrument de l'intégration économique du continent. «Il faut que les gouvernements œuvrent dans l'intérêt de leurs peuples. Je suis optimiste concernant l'avenir du continent, sous condition de diversifier l'économie, moderniser les instruments de production agricole entre autres exemples et surtout, intégrer les jeunes dans le marché du travail», a-t-il dit.