«Si des décisions devaient être prises par le Conseil de sécurité de l'Onu sur l'intervention militaire au Mali, l'Algérie prendra ses responsabilités dans le respect de ces décisions mais je crois qu'il y a une prise de conscience de la communauté internationale qui est assez générale et qui donne la priorité à la solution politique», a déclaré jeudi dernier M. Medelci à la presse à l'issue des travaux de la septième session du conseil d'association algéro-européen. M. Medelci a souligné que le processus de négociations mené avec Ansar Dine et le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) «prenait un peu plus de vigueur». «Les Maliens sont au bout du chemin du dialogue politique qui a commencé avec des parties considérées jusqu'ici comme rebelles et qui sont devenues des parties à la négociation», a-t-il dit. Interrogé sur la mission militaire d'entraînement de l'armée malienne, M. Medelci a expliqué qu'«il s'agissait d'une demande d'assistance exprimée par l'institution militaire malienne et à laquelle de nombreux pays, y compris l'Algérie, ont répondu favorablement» et que cela fait partie «de la coopération militaire». A noter que le Conseil de sécurité se prononcera ce mois-ci sur cette intervention en se basant sur le rapport du secrétaire général de l'ONU, M. Ban Ki-moon, qui a mis en garde contre les risques que ferait peser un recours à la force sur la situation humanitaire et les chances d'une solution politique. Droits de l'homme :pas de sujets tabous Par ailleurs, Mourad Medelci a indiqué que le dialogue politique lancé entre l'Algérie et l'Union européenne, depuis deux ans, n'excluait aucune question, y compris celles relatives aux droits de l'homme et à la société civile. «Tous les sujets sont abordés dans le sous-comité du dialogue politique algéro-européen, il n'y a plus de sujets tabous y compris ceux des droits de l'homme, de la société civile et des réfugiés», a déclaré M. Medelci en marge de la 7e session du conseil d'association. Pour lui, «ces questions, considérées pendant plusieurs années comme des sujets tabous, exclues du dialogue, sont aujourd'hui intégrées au dialogue. L'Algérie progresse dans ces domaines d'une manière volontariste car elle considère que c'est son droit d'avancer dans la consolidation des droits de l'homme», a-t-il précisé. Il a indiqué avoir discuté avec la partie européenne sur la question de la circulation des personnes qui reste «à consolider» malgré les efforts enregistrés dans ce domaine. Il précise que «la question de sécurité évoquée par l'UE et qui est à l'origine du refus d'octrois de visas est bien prise en charge à travers le bon fonctionnement des accords de réadmission que l'Algérie a conclus avec la plupart des pays européens». M. Medelci s'est dit «optimiste» quant à l'aboutissement des négociations entre l'Algérie et l'UE sur un accord consensuel sur la nouvelle politique européenne de voisinage. «Les premières discussions exploratoires nous mettent dans une position qui nous rend particulièrement optimistes quant à l'issue de ces négociations et nous allons au cours du premier semestre 2013 avancer dans ces négociations pour aboutir à un programme d'action consensuel», a-t-il dit. Au plan économique, le bilan de la coopération bilatérale Algérie-UE, durant les 18 derniers mois, était «fructueux», marqué par «la conclusion d'un accord sur le démantèlement tarifaire et de la Convention régionale Pan-Euromed sur les règles d'origine», dira-t-il, en attendant «la consolidation» des relations énergétiques stratégiques entre les deux parties, à la faveur d'un mémorandum d'entente qui va renforcer la coopération aussi bien dans le domaine des énergies conventionnelles que les énergies renouvelables. Pour autant, M. Medelci a plaidé pour un retour des investissements européens en Algérie qui se prépare à renforcer, dès 2013, son climat des affaires, saisissant cette occasion pour lancer un appel aux opérateurs européens pour venir investir dans le pays.