L'installation d'une vingtaine d'assemblées populaires communales, dont celle du chef-lieu de wilaya est paralysée par des luttes en coulisse pour la désignation du futur maire. Les discussions pour tisser des alliances ou pour parvenir à un consensus ont plombé la situation rendant le recours à la loi quasi inévitable. L'article 80 du nouveau code électoral indique en substance que dans les quinze jours qui suivent la proclamation des résultats des élections, l'Assemblée populaire communale (APC) élit son président parmi ses membres pour le mandat électoral. Le candidat à la présidence de l'Assemblée populaire communale est retenu sur la liste ayant obtenu la majorité absolue des sièges. Si aucune liste n'a obtenu la majorité absolue des sièges, les listes ayant obtenu 35% au moins des sièges peuvent présenter un candidat. Si aucune liste n'a obtenu 35% au moins des sièges, toutes les listes peuvent présenter un candidat. L'élection aura lieu à bulletin secret, et est déclaré président de l'Assemblée populaire communale le candidat ayant obtenu la majorité absolue des voix. Cette disposition de la loi devrait en principe lever toute équivoque et permettre l'installation de nouvelles assemblées. Mais force est de reconnaître qu'y recourir n'est pas aussi facile dans la conjoncture actuelle, marquée aussi bien par des luttes entre les listes que des «complots» intra-listes. C'est le cas notamment pour la liste FLN de la commune d'Oran. Si de prime abord, la loi est du côté du tête de liste, Boukhatem, des pôles dans cette liste font obstruction à son installation en s'appuyant sur le clivage redresseurs-légalistes. Actuellement, trois tendances se disputent la présidence de cette assemblée, et le recours aux dispositions de la loi ne fera que précipiter le blocage de cette institution dans la mesure où certains élus n'ont pas manqué de rappeler que dans le cas où leur protégé n'est pas intronisé maire, ils s'accorderaient pour tisser des alliances qui pourraient au final pousser au retrait de confiance et à la paralysie de l'assemblée. Cette paralysie pourrait être préjudiciable aussi bien au fonctionnement démocratique des assemblées qu'à la dynamique du développement local. Les assemblées sortantes avaient voté dans leur dernière session ordinaire le Plan communal de développement (PCD) 2013, et pousser au gel des APC serait de l'argent en dormance et des opérations de développement en stand-by. C'est pourquoi, au-delà des dispositions de la loi, les pouvoirs centraux doivent réagir au plus vite et signifier la fin de la récréation, car il y va de l'ordre public et surtout du plan d'action gouvernemental qui insiste sur l'amélioration du cadre de vie du citoyen et surtout la relance de la dynamique de développement local.