L'Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce) appelle à l'introduction du service «portabilité des numéros», afin de préserver «le droit du consommateur». L'association créée depuis une année estime que le numéro de téléphone est un «fonds de commerce» et une «identification» de chaque citoyen, d'où la nécessité de défendre le droit de portabilité ou conservation des numéros. Dans son intervention à la Journée d'étude organisée hier par l'Apoce, à l'Agence de promotion du commerce extérieur à Alger, Younès Grar, consultant en technologies de l'information et de la communication, a déclaré que l'absence de cette notion a fait que «le client est devenu prisonnier de son numéro». Il explique que l'abonné s'abstient de changer d'opérateur, afin de préserver son numéro et rester joignable par ses partenaires et amis, même s'il n'est pas satisfait des services offerts par cet opérateur. Les numéros de téléphone, regrette-t-il, «sont considérés comme propriété privée de l'opérateur alors qu'ils sont ceux du client dès son achat. Il est arrivé que des tranches de numéros soient attribuées aux opérateurs selon les préfixes (0770, 0550, 0660 et 090). Une situation déplaisante, enchaîne le même intervenant, qui estime qu'«il n'est pas correct de ne pas pouvoir migrer vers un autre opérateur tout en préservant son numéro, quand les services de ce dernier déplaisent», ajoutant que «le transfert vers d'autres opérateurs est un droit du consommateur». Un avis qui n'est pas partagé par les juristes intervenant à cette rencontre. En effet, Leila Yahiaoui, juriste au sein de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), a précisé qu'«on ne peut pas parler de droit de consommateur, tant qu'il n'y a pas de textes de loi, réglementant ce volet», ajoutant que «des études sont en cours pour trouver une application adaptée au marché local». De son point de vue, il y a un long processus à suivre, notamment l'assainissement du fichier des abonnés des trois opérateurs et la mise en place des moyens techniques nécessaires. Le Dr Zebdi, président de l'Apoce, a souligné, pour sa part, que l'absence de ce service dénote du retard cumulé par notre marché et accuse en conséquence l'ARPT, «de ne pas jouer son rôle», particulièrement lorsqu'on sait que ce service a été introduit depuis des années dans plusieurs pays, notamment le Ghana et le Maroc qui l'a depuis 2007. Le président de l'Apoce estime que la portabilité des numéros est le service qui permettra un meilleur respect de la transparence et de la loyauté tarifaire. L'Apoce a élaboré un dossier qui a été soumis à l'ARPT pour souligner l'apport de la portabilité du numéro sur la qualité de service.