L'information sur l'éventuelle participation de l'Algérie au capital de PSA Peugeot-Citroën a fait hier le tour des sites internet européen et algérien. L'idée a été évoquée la première fois par Jean Pierre Raffarin, l'envoyé spécial du président François Hollande en Algérie lors de sa visite en novembre. M. Raffarin avait d'ailleurs déclaré : «La France accepte bien volontiers que des intérêts algériens entrent au capital de ses entreprises, grandes ou petites. Cela relève de la décision des autorités algériennes et des entreprises concernées. C'est un sujet qui a été abordé au cours de récents contacts franco-algériens». Comme premier effet qu'a provoqué cette information est la hausse «très remarquable» du titre du français PSA Peugeot Citroën à la Bourse de Paris. Hier, en début d'échanges européens, ce titre a atteint une valeur de 6,17% à 5,23 euros, tandis que l'indice CAC40 était stable à -0,09%. «La hausse du titre PSA intervient alors que le constructeur fait face à une situation difficile. PSA Peugeot Citroën envisage en effet 1500 départs naturels non remplacés d'ici à mi-2014, qui s'ajouteront aux 8000 postes supprimés dans le cadre de sa restructuration annoncée en juillet», rapporte la presse locale, citant des sources syndicales. L'entrée de l'Algérie dans le capital de PSA Peugeot-Citroën pourrait être évoquée lors de la visite d'Etat de François Hollande en Algérie prévue les 19 et 20 décembre, ont indiqué des sources diplomatiques françaises à Reuters. «Ça peut être évoqué», a dit cette source. De son côté, le constructeur automobile refuse de se prononcer sur cette question. «Nous ne ferons aucun commentaire sur cette nouvelle rumeur», a déclaré un porte-parole de PSA. Le groupe a perdu 200 millions d'euros en cash par mois entre l'été 2011 et l'été dernier, conséquence d'une chute des ventes de voitures en Europe du Sud, et peine à financer sa stratégie de développement international et de montée en gamme. En février, il a conclu une alliance avec General Motors, moyennant une entrée du constructeur américain dans son capital. En Algérie, la marque Peugeot connaît un grand succès auprès des clients et se trouve à la deuxième position en termes de vente, ayant enregistré un véritable boom depuis le début 2012. Durant les dix premiers mois de 2012, la marque Peugeot a vendu 54 500 voitures en Algérie, en hausse de 93% par rapport à la même période de 2011. L'Algérie tente, depuis plusieurs mois, la concrétisation d'un contrat avec le constructeur français Renault en vue de l'installation d'une usine de fabrication de véhicules sur son sol. En dépit de plusieurs discussions et échanges de visites, ce dossier n'a toujours pas trouvé son épilogue.