Un groupe de tribus et de religieux du nord du Mali s'est réuni pour discuter de «la vie religieuse de la région», incitant à l'application juste de la charia (loi islamique) et mettant en garde contre «toute collaboration avec les forces de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest)». Dans un texte sanctionnant cette réunion, il est fait état de la «condamnation à mort» de toute personne collaborant avec ces forces. Le texte, qui s'est également intéressé à la zakat, insiste sur «l'application entière de la religion» dans le nord du Mali, contrôlé par le mouvement islamiste Ançar Eddine, Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). Les participants à la réunion qui se sont exprimés contre toute intervention militaire étrangère au nord du Mali, ont critiqué la Cédéao qui opte pour une intervention militaire étrangère dans cette partie du territoire malien. Les participants à cette rencontre ont recommandé l'instauration d'un conseil des oulémas (savants en religion) devant se réunir dans un délai ne dépassant pas trois mois. Cette rencontre intervient peu de temps après des manœuvres militaires et des rencontres religieuses qui ont duré d'une semaine, effectuées par le mouvement Ançar Eddine, à 190 km de Tombouctou, ville du nord du Mali, rappelle-t-on. Des responsables du mouvement dirigé par Iyad Ag Ghaly ont précisé que les manœuvres militaires ont pour but de «faire face à une éventuelle agression armée étrangère» et de «riposter pour protéger nos populations de l'Azawad». La Cédéao avait, rappelle-t-on, décidé d'envoyer 3300 soldats au nord du Mali «pour chasser les groupes islamistes» contrôlant cette partie du territoire malien. Le mouvement Ançar Eddine et le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) ont exprimé leur volonté que soit trouvée une solution pacifique à la crise au Mali, en s'engageant dans des négociations, à Alger et à Ouagadougou (Burkina Faso) avec le gouvernement malien. Ançar Eddine s'est félicité du fait que cheikh Modibo Diarra soit écarté du poste de Premier ministre dans le gouvernement transitoire du Mali, l'accusant d'être «un fervent partisan de l'intervention militaire étrangère au nord du Mali», tout en se disant «prêt à relancer les négociations avec le nouveau gouvernement pour trouver une solution pacifique à la crise».