Le trésorier de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy a contesté vendredi le rejet de ses comptes par une commission nationale chargée de les contrôler, et annoncé qu'il ferait appel de cette décision devant le Conseil constitutionnel. Nicolas Sarkozy a été informé vendredi de la décision de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), qui pourrait priver l'UMP d'un remboursement pouvant aller jusqu'à 11 millions d'euros. "En tant que trésorier de cette campagne, je conteste formellement l'analyse et les décisions de la CNCCFP", écrit le député UMP Philippe Briand dans un communiqué, confirmant le rejet des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy révélé dans la matinée par L'Express.fr. "Nous ferons appel de cette décision sans précédent, dont l'origine provient d'une saisine d'élus de gauche et qui n'est donc sans doute pas dénuée d'arrières pensées politiques", ajoute-t-il. Interrogée par Reuters, la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP) avait refusé plus tôt de confirmer ou d'infirmer le rejet des comptes de campagne de l'ancien président. Quelle que soit sa décision, celle-ci ne sera définitive qu'après notification du Conseil constitutionnel, et un éventuel recours de l'ancien candidat, avait-elle alors indiqué. Le président sortant, battu en mai par François Hollande, avait déclaré un total de dépenses de 21.339.664 euros, très proche du plafond légal de 22.509.000. La CNCCFP a réintégré des dépenses non déclarées pour conclure au rejet de ses comptes de campagne. Elles concernent des réunions publiques avant sa déclaration officielle de candidature en février. Si la décision de la CNCCFP était validée par le Conseil constitutionnel, le ministère de l'Intérieur ne rembourserait alors pas les dépenses de campagne de Nicolas Sarkozy. Un remboursement qui peut aller jusqu'à 47,5% du total dépensé, soit près de 11 millions d'euros, précise la Commission. Le trésorier de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 estime que le montant du dépassement observé par la Commission, chiffré à 1,6%, est "peu significatif" et "ne saurait à lui seul entraîner le rejet du compte". Il conteste par ailleurs le mode de calcul de la commission. Surtout, Philippe Briand, qui évoque une décision "politique", dénonce le choix de la Commission d'attribuer un caractère électoral aux activités antérieures à la candidature de Nicolas Sarkozy. "Je ne peux retenir cette analyse sauf à considérer qu'un président de la République en exercice doit cesser toute activité dans l'année qui précède le scrutin", écrit-il. Le président de l'UMP, Jean-François Copé, s'est également dit "très surpris" par cette interprétation. Avant même l'annonce du recours de Nicolas Sarkozy devant les "Sages", le Front national a dénoncé un "conflit d'intérêts", soulignant que l'ancien président est membre de droit du Conseil constitutionnel. Par la voix de son député Sergio Coronado, Europe Ecologie - Les Verts a également soulevé ce point, demandant à ce que Nicolas Sarkozy se mette en congé du Conseil constitutionnel.