C'est du côté des officiels français que nous apprenons l'échéance retenue pour une intervention militaire au nord du Mali. Celle-ci est attendue durant le premier semestre de l'année prochaine, a en effet soutenu le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, dans un entretien qu'il a accordé hier au quotidien La Croix. «L'intervention militaire pourra avoir lieu au premier semestre de l'année prochaine», dira en effet ce membre du gouvernement français complètement acquis à l'idée selon laquelle la résolution du conflit malien ne peut se faire que militairement. «Pour l'instant, il n'y a pas de solution politique. Les Etats de la région ont conscience des risques que représentent, pour leur sécurité, les agissements des bandes terroristes armées qui s'en prennent aux populations et se livrent à toutes sortes de trafics», a ajouté le ministre français de la Défense. Il précise également qu'un «contingent européen de 400 militaires sera constitué au début de l'année prochaine, puis envoyé au Mali pour former l'armée malienne et la préparer à rendre à ce pays la souveraineté sur l'ensemble du territoire». Jean-Yves Le Drian n'omettra en outre pas de préciser que «ces militaires ne participeront pas aux opérations de combat», même si l'Union européenne (UE) estime qu'il y a lieu d'aider «le Mali à éradiquer la menace djihadiste», c'est-à-dire celle véhiculée par les terroristes d'Aqmi et du Mujao, explicitement désignés comme une «véritable menace pour la région du Sahel», selon les termes de la résolution 2058 adoptée jeudi dernier à l'unanimité par les membres du Conseil de sécurité onusien. A ce propos, l'interviewé du journal La Croix ajoutera que «l'initiative européenne est indépendante de la résolution (ndlr, 2058) qui a été adoptée afin de permettre à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao) d'intervenir militairement aux côtés de l'armée malienne». En quoi consiste le rôle de la France ? Dans ce cadre, le rôle de la France, a-t-il encore préconisé, consiste à apporter un soutien technique à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedao) pour lui permettre de «constituer une force capable d'aider le Mali à retrouver l'intégralité de son territoire». «C'est aux Africains d'intervenir militairement, pas aux Français ou aux Européens. La France et les Etats-Unis apporteront à la coalition africaine un soutien dans le domaine de la logistique, de l'observation, du renseignement et de la formation», a encore tonné le ministre français de la Défense. Dans la même veine, rappelons que la résolution 2058 du Conseil de sécurité onusien autorise le déploiement d'une force africaine pour une période initiale d'un an afin de reprendre le contrôle du nord du Mali où les terroristes d'Aqmi et du Mujao connectés à moult réseaux de trafic en tout genre continuent d'imposer leur diktat. Aussi, l'intervention militaire au nord du Mali, diplomatiquement appelée Mission internationale sous la conduite africaine (Misma), devrait compter jusqu'à 3300 hommes, apprend-on de sources concordantes. S'agissant toujours de la résolution 2058, la diplomatie algérienne s'est dite satisfaite de son contenu et «se reconnaît dans les termes» de cette nouvelle décision validée par le Conseil de sécurité onusien liée à la situation qui prévaut dans le nord du Mali. D'autre part et pour revenir aux propos du ministre français de la Défense, l'agence Reuters a fait part hier de l'étonnement de certains milieux diplomatiques de l'Hexagone quant à cette volonté manifestement affichée par Jean-Yves Le Drian «désirant aller vite en besogne» dans le règlement de la crise malienne par le biais d'une intervention militaire dont il fixe l'échéance avant le mois de juin 2013. «De source diplomatique française, on estime cependant qu'une intervention ne pourra pas avoir lieu avant le second semestre de 2013 au mieux, compte tenu des préalables, et on évoque même une date ultérieure, ce qui impliquerait la prorogation de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU valable un an», écrivait en effet l'agence Reuters hier.