Pour l'Algérie, l'année 2012 aura été un bon cru sur le plan économique: des réserves de change de près de 200 milliards de dollars, un excédent commercial de plus de 26 milliards de dollars, une dette publique extérieure à moins de 410 millions de dollars et, cerise sur le gâteau, un prêt de 5 milliards de dollars accordé par l'Algérie au FMI. Globalement, tous les indicateurs macro-économiques sont au vert, même si l'inflation et le chômage assombrissent plus ou ce moins ce tableau idyllique d'une économie algérienne résolument tournée vers un partenariat public-privé stratégique. Lors de la présentation de son plan d'action devant le Parlement, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait fait état d'un matelas de réserves de change de 193,7 milliards de dollars, un PIB global du pays de 16.160 milliards de DA (plus de 218 milliards de dollars au taux de 2012) et un PIB par habitant de plus de 4.000 dollars pour l'année 2012. Devant les parlementaires durant la présentation des grands agrégats du projet de loi de finances 2013, le premier argentier du pays Karim Djoudi avait indiqué que le solde du Fonds de régulation des recettes, véritable tire lire des surplus tirés des exportations des hydrocarbures destinée a financer le déficit budgétaire et les projets d'investissement, se situait à 6.485,8 milliards de DA (plus de 87 milliards de dollars). Une embellie financière confirmée par le FMI La dette extérieure publique s'est stabilisée à fin septembre dernier au niveau de 410 millions de dollars, soit 0,2 % seulement du PIB, signe évident d'une aisance financière permettant la poursuite de la mise en oeuvre du plan quinquennal (2010-2014), doté de 286 milliards de dollars, et la prise en charge des dépenses courantes de l'année 2013, a-t-il soutenu. Une embellie financière d'ailleurs confirmée par le Fonds monétaire international (FMI) dans son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales. Ainsi le FMI prévoit pour l'Algérie une croissance du PIB de 2,6% en 2012 et de 3,4% en 2013, contre 2,4% en 2011. Poussant ses prévisions jusqu'à long terme, le FMI prédit une croissance de 4% en 2017 pour le pays. En outre, le Fonds note que l'Algérie est devenue un créancier net, c'est-à-dire que ses réserves de change et autres actifs financiers extérieurs sont nettement supérieurs à sa dette. Le FMI relève par ailleurs que le taux de chômage connaîtra des baisses consécutives en Algérie de 10% en 2011, et reculera à 9,7% en 2012 et à 9,3% en 2013. Quant à l'inflation, le FMI estime qu'elle devrait passer de 8,4% en 2012 à 5% en 2013, contre 4,5% en 2011. A la source de cette reprise économique, même si cette croissance doit être confirmée en 2013, il y a surtout la réalisation d'un impressionnant plan de charge, qui a pratiquement relancé l'emploi, la consommation et l'amélioration des conditions sociales des algériens. Le projet d'autoroute ''est-ouest'' avec ses nombreuses bretelles, les projets dans le secteur des transports urbains et suburbains (métro, tramways, trains, etc...), l'impressionnant carnet de réalisation du secteur de l'habitat, ainsi que l'industrie ont fait que la commande publique a pratiquement créé des dizaines de milliers d'emplois, et fait marcher la machine économique. Aucun secteur industriel ou économique n'a été laissé en rade de cette impressionnante commande publique, qui a généré autant de la croissance que fait tourner l'ensemble des secteurs économiques. 2012, année féconde en contrats ... L'année 2012 aura été également marquée par cette nouvelle politique de concertation entre les deux secteurs de production, public-privé, et entre les opérateurs privés et le gouvernement. Le Premier ministre l'a d'ailleurs fortement recommandé lors de sa première rencontre avec les représentants du patronat et du syndicat algériens, en novembre dernier lorsqu'il a appelé à un véritable pacte de croissance en 2013. M. Sellal avait en fait proposé de ''bâtir ensemble un vrai pacte de croissance'' pour relancer l'investissement et la production nationale. "En 2013, je souhaite que nous bâtissions ensemble un vrai pacte de croissance. Il n'est plus possible de se contenter d'avoir seulement 700.000 PME en Algérie'', avait-il lancé aux organisations patronales et syndicale, estimant que ''le moment est bien choisi pour mobiliser (...) l'entreprise, qu'elle soit publique ou privée sans distinction". Cette ''cerise sur le gâteau'' qui a marqué l'année 2012 pour l'Algérie, c'est cette historique entrée dans le club fermé des créanciers du FMI. Une prouesse financière à la base de beaucoup de sacrifices. Car en accordant un prêt de 5 milliards de dollars au FMI, l'Algérie, qui a été en 1994 contrainte d'exécuter un dur Plan d'ajustement structurel (PAS) pour rééchelonner sa dette extérieure, a redressé depuis son économie et fini avec des réserves de change importantes par rejoindre le club restreint des pays créanciers du FMI. La réduction à sa plus simple expression de la dette extérieure, et l'amélioration des grands indicateurs macro-économiques en 2012 sont par ailleurs largement commentés par les experts, qui ont relevé la conclusion d'importants contrats industriels durant cette même année. Avec l'accord pour l'implantation d'une usine de fabrication de voitures à Oued Tlelat (Oran) et celui d'une usine de produits sidérurgiques à Bellara avec un consortium qatari, l'Algérie aura sur le plan industriel achevé de boucler une année féconde en contrats de partenariats avec des groupes industriels étrangers notamment les Allemands pour les véhicules industriels et de défense et les Américains pour le machinisme agricole.