Le virtuose algérien du violon Abdelghani Belkaïd-Ahmed est décédé mercredi à l'âge de 93 ans à l'hôpital de Suresnes en région parisienne, a appris l'APS jeudi auprès de sa famille. De Lilli Labassi à Mohamed Fekhardji, en passant par le maître incontesté du chaâbi El Hadj M'Hamed El Anka, le défunt avait accompagné les plus grands artistes dans les modes arabo-andalous, hawzi et châabi. C'est dans le cercle du Mouloudia d'Alger qu'il avait fait ses débuts, mais en jouant d'abord de la mandoline avec comme fidèle compagnon le pianiste Mustapha Skandrani. "C'est Mohamed Bachetarzi qui avait découvert en Abdelghani ses talents d'artiste en le poussant à adhérer d'abord à l'association El-Djazaïria, dirigée à l'époque par Mohamed Fekhardji, puis dans d'autres associations", confie son gendre, Mourad Saouli. Selon lui, "l'heure de gloire" venait de sonner pour l'artiste défunt qui, en se découvrant une "nouvelle" passion pour le violon, rejoint successivement l'orchestre de l'Opéra d'Alger, l'orchestre andalou de l'ORTF, puis celui de la RTA, à l'indépendance de l'Algérie. Après une carrière jugée "brillante" en Algérie, Abdelghani s'installera en France au milieu des années 1990 pour passer le reste de sa vie auprès de ses deux enfants et ses petits-enfants. "C'était un exil forcé, du fait qu'à la mort de son épouse en 2008, il s'est retrouvé pratiquement tout seul, ses proches ayant tous immigré en France", explique son gendre. Il sera enterré lundi prochain à 15h15 au carré musulman du nouveau cimetière de Puteaux (Hauts-de-Seine) aux côtés de son épouse, Kezerli Aouaouèche.