La procédure d'attribution des visas pour les étrangers désirant se rendre dans les sites touristiques du Sud sera révisée très prochainement, a affirmé le ministre du Tourisme Mohamed Benmeradi, lors d'une rencontre tenue dimanche dernier avec les représentants des opérateurs touristiques de Tamanrasset. Selon Ahmed Hamdaoui, un des opérateurs ayant assisté à cette réunion, le ministre a évoqué «une avancée remarquable» dans les discussions engagées par son département avec le ministère des Affaires étrangères sur cette question. «Nous avons engagé des démarches avec le ministère des Affaires étrangères en vue de simplifier la procédure d'octroi de visas aux touristes étrangers par les services consulaires dans les différents pays», a dit le ministre. Selon M. Hamdaoui, les opérateurs du secteur touristique du Sud ont exprimé le vœu de revenir à l'ancienne formule selon laquelle «le touriste peut avoir son visa et se déplacer dans la zone qu'il désire sur une simple invitation de l'opérateur touristique». La situation sécuritaire pas très rassurante qui prévaut au niveau du Sahel et les multiples appels lancés par les pays européens demandant à leurs ressortissants d'éviter de se rendre dans la région n'ont pas dissuadé les touristes qui connaissent déjà les paysages féeriques de la wilaya de Tamanrasset, ou ceux curieux de découvrir la beauté du désert saharien. «La demande existe et elle est réelle. Nous sommes en contact permanent avec des étrangers qui souhaitent faire du tourisme dans cette région, mais la procédure d'attribution de visas les a fait fuir vers d'autres destinations où c'est beaucoup moins compliqué», dira M. Hamdaoui. Les mesures prises, il y a une année, pour encourager le tourisme domestique ont été également abordées lors de cette rencontre. «La formule proposée par Air Algérie a été carrément un grand échec. Le résultat qu'elle a apporté sur le terrain est vraiment mince», avance notre interlocuteur. Le problème posé à ce niveau-là concerne la cherté du transport aérien. Pour lever cette contrainte et inciter les touristes nationaux à se rendre dans le Sud algérien dans le cadre de la promotion et surtout de la relance du tourisme saharien, Air Algérie avait proposé une formule visant à réduire le prix pour un groupe de quinze personnes et plus. Une convention est signée entre l'agence de voyages, le groupe et la compagnie spécifiant les caractéristiques et le programme du séjour. «La formule d'Air Algérie a échoué car les conditions émises sont surréalistes», dira notre interlocuteur. A ce propos, le ministre s'est engagé «à prendre des mesures fiables en mettant en place une formule qui puisse permettre aux nationaux de se rendre dans le Sud». «Il a aussi instruit ses cadres, présents à cette rencontre, à préparer des données pour pouvoir prendre des décisions dans ce sens». Pour M. Hamdaoui, le secteur touristique est à l'arrêt depuis trois années dans cette région et si la situation se poursuit, c'est toute la filière qui risque de s'effondrer vu que les opérateurs sont en faillite et que certains ont déjà changé d'activité pour pouvoir survivre. «Nous avons ressenti une grande volonté et un intérêt particulier chez le premier responsable du secteur pour trouver une solution à cette hibernation qui a trop duré. Pendant trois années, nous avons beaucoup rêvé et cru que cela pouvait être relancé mais ce n'est toujours pas le cas», a-t-il dit. Lors de cette rencontre, les opérateurs ont également exposé de nouvelles préoccupations des professionnels de la région notamment celle relative à l'accumulation de la dette fiscale et des circuits touristiques toujours fermés.