Circuler à Oran est devenu, ces dernières années, problématique. La ville, qui a enregistré un exode massif durant la décennie de la tragédie nationale, a connu une forte extension de son tissu urbain qui cerne le centre-ville, au point de l'étouffer. Le wali d'Oran, conscient de cet état de fait, a préconisé, dans le cadre de son programme de modernisation de la capitale de l'Ouest, la création d'une nouvelle ville, dans la banlieue sud, à El-Kerma précisément où on prévoit de réaliser près de 60 000 logements et différentes infrastructures publiques. L'orientation urbaine vers le Sud ne pourrait être, selon des urbanistes, qu'une partie de la solution qui ne se trouverait que dans la mise en place d'un plan de transport qui régulerait la circulation dans le centre-ville et sa périphérie.Actuellement, la ville étouffe sous le poids d'un parc automobile qui compte environ 450 000 véhicules, près de 5000 bus et 8000 taxis. Rouler dans le centre-ville devient une gageure que refusent de relever les nombreux taxis qui choisissent leurs courses en fonction du flux automobile dans certaines zones de la ville. A la direction des transports on se dit conscients de la situation et on affirme que tout sera fait pour rendre la capitale de l'Ouest «circulable». «On ne peut laisser la ville étouffer. Des solutions sont envisagées et elles seront mises en œuvre graduellement», affirment des sources de cette institution. Parmi les solutions envisagées, un nouveau plan de circulation dont les études ont été confiées à plusieurs bureaux aussi bien algériens qu'étrangers. Parmi ces derniers figurent un bureau sud-coréen et un autre portugais qui ont livré leurs études. «Le choix du nouveau plan de circulation sera annoncé au mois de mars prochain. Il prend en considération l'actuelle configuration du centre-ville et le nouveau programmé d'orientation urbaine», affirment nos sources. En effet, la mise en circulation du tramway, prévue au mois de mai prochain, permettra de retirer du tissu urbain un grand nombre de bus desservant des lignes prévues dans le tracé des rames du tramway. «Une fois ancré dans les mœurs des Oranais, ces derniers pourront laisser à la maison leurs véhicules et libérer ainsi la circulation. Ce nouveau plan de transport prévoit également l'interdiction de circulation des poids lourds dans le centre-ville. «Il s'appuiera également sur la réalisation de trois nouvelles trémies (El-Morchid, Cité Emir Abdelkader et Maraval), l'élargissement de certaines rues (Général Ferradou entre autres) et une réorganisation de la circulation dans le centre-ville», notent nos sources. Ces dernières affirment que la circulation des bus sera réorientée en fonction des gares routières nodales qui seront réalisées dans la périphérie de la ville. A cela viendra s'ajouter la mise en circulation de la ligne ferroviaire Oran-Arzew, qui demeure encore au stade des expérimentations commerciales en raison de l'absence de lignes entre la localité d'El Mohgoun et Arzew. La ville ne pourra respirer qu'une fois sa mue terminée. Il faudra attendre le relogement des habitants de Haï Essanaouber pour consacrer le plateau du Murdjadjo à des projets de tourisme qui pourront relancer le transport via le téléphérique, entamer la réalisation de la nouvelle ville pour y installer certaines administrations publiques et mettre en marche le métro, dont les travaux de réalisation pourront démarrer en 2025, pour espérer assurer une meilleure fluidité à la circulation automobile dans le centre-ville, mais en attendant ça continue de bouchonner.