Ce sont des employés bien déterminés à ne pas lâcher leurs revendications qui se sont rassemblés hier devant la direction régionale d'Algérie Poste de la wilaya de Tizi Ouzou. En effet, la grève nationale des postiers qui en est à son sixième jour vient de prendre une autre tournure dans la ville des Genêts. Si la revendication principale au niveau national est liée au départ du directeur général, Mohamed-Laid Mahloul, à Tizi Ouzou, les employés avancent encore d'autres revendications aussi importantes qu'irréversibles. Ces centaines de postiers qui se sont donné rendez-vous devant le siège de la direction régionale d'Algérie Poste ont mis en exergue le recrutement de nouveaux employés, l'insécurité à laquelle ils sont confrontés chaque jour sur leur lieu de travail et leur volonté de se retirer de l'UGTA qui, selon eux, ne défend pas les vraies doléances des employés. Sur ce dernier point, les employés d'Algérie Poste répartis sur les différents bureaux que compte la wilaya envisagent de créer prochainement un syndicat autonome qui «saura défendre la cause des postiers». Le recrutement est une autre question soulevée par les grévistes. Ces derniers demandent plus de recrutements et d'une manière transparente. Plus encore, ils attendent que cette grève soit la voie qui permettra aux jeunes recrutés qui ont signé un contrat CDD d'être définitivement embauchés avec un salaire plus digne. L'un des grévistes témoigne que «dans la wilaya de Tizi Ouzou, 30 jeunes, censés travailler quatre heures par jour, assurent un service durant toute la journée, mais à la fin du mois, ils sont payés seulement pour les quatre heures. De plus, ce sont des postes de responsabilité. Ce n'est pas logique qu'un service public recrute pour seulement quatre heures». En parlant de transparence dans les recrutements, un des protestataires ajoute que «les recrutements se font au niveau d'Alger, et malheureusement, on constate que ce sont toutes des personnes qui passent grâce à leurs amis ou un membre de leur famille ou autre ; alors c'est le moment de mettre fin à tout ça !» Les grévistes ajoutent que «les employés du pré-emploi ont été menacés de perdre leur contrat s'ils suivent ce mouvement de grève». «Absurde menace», estiment les employés d'Algérie Poste, qui ajoutent que rien ne les fera reculer désormais et qu'ils poursuivront leur mouvement coûte que coûte. Par ailleurs, dans leur plate-forme de revendications figure également l'insécurité. Les grévistes demandent à ce que tous les bureaux de poste soient dotés d'agents de sécurité. Mais c'est le problème des primes qui est la pricipale revendication des protestataires.