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Le personnel d'Algérie Poste compte marcher aujourd'hui à Alger Il réclame le départ du directeur général et l'application de l'accord signé en avril dernier
Enclenchée à la veille du Nouvel An, la grève illimitée, observée par le personnel d'Algérie Poste, se poursuit pour le sixième jour consécutif. Une marche est prévue, aujourd'hui, à partir de la Grande-Poste d'Alger jusqu'au ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, à Télemly. Elle devrait regrouper des milliers de postiers qui viendront de plusieurs wilayas. Leur principale revendication est le départ du directeur général Mohamed-Laïd Mahloul. Les grévistes se disent «plus que déterminés à aller jusqu'au bout» de leurs revendications socioprofessionnelles. Ils exigent que «justice soit faite», et notamment qu'ils soient alignés au même titre que le personnel d'Algérie Télécom. Hier, un rassemblement de centaines d'employés a été observé devant l'entrée principale de la Grande-Poste. Selon un postier qui a requis l'anonymat, «la politique de fuite en avant adoptée par le ministère ne fait que doubler notre détermination. Il est vrai que la grève d'avril a été gelée suite à un accord de principe, mais cette fois-ci, nous allons exiger que tout accord soit signé noir sur blanc». Et d'ajoutant : «La corporation n'a plus de représentants.» Les travailleurs refusent d'être représentés par Mohamed Tchoulak, secrétaire général du syndicat d'AP, ou encore par l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). «Le syndicat n'est pas à la hauteur pour nous représenter et l'UGTA travaille pour le compte de l'administration. Ils ont formé une coalition contre nous», dénonce le même gréviste. Il rappelle que «la grève a été déclenchée spontanément. Elle est suscitée par l'injustice et l'anarchie qui règnent dans l'entreprise, ainsi que par le cumul de dépassements et d'irrégularités entreprises par les responsables». Rencontré sur les lieux, Farid, un employé cumulant une vingtaine d'années d'expérience, appuie les déclarations de son collègue et dénonce une «mauvaise gestion». «Nous avons toujours dénoncé les déviations des responsables, comme le détournement et la dilapidations des deniers publics…, mais aucune mesure n'a été prise à leur égard», ajoute-t-il. La même personne a insisté sur «les innombrables dépassements du premier responsable d'Algérie Poste, à l'origine, de tous les maux qui entravent le bon fonctionnement de cet établissement». Le personnel gréviste revendique, outre le départ du directeur général, l'ouverture d'une enquête sur sa gestion, ainsi qu'une autre enquête sur la mutuelle et les œuvres sociales. Il demande aussi une prime de rendement, le passage de grade, un rappel avec effet rétroactif de 2008 à 2011, comme convenu dans la convention collective signée avec la direction. Une grève «illégale» Quant à la direction d'Algérie Poste, son premier responsable Mohamed-Laïd Mahloul a affirmé qu'une action est en cours avec le syndicat pour contenir la grève observée depuis dimanche dernier, la qualifiant «d'illégale». Dans une déclaration à l'APS, Mahloul avait souligné que, «les représentants officiels des travailleurs du secteur sont en contact avec les protestataires pour tenter de les raisonner et examiner les moyens de prendre en charge leurs revendications». Il avait également affirmé que «cette grève est dirigée par des individus, dont l'objectif est de réaliser des intérêts personnels, en incitant des personnes à soulever des revendications qui n'ont rien à voir avec l'administration générale, et dont la satisfaction passe par la hiérarchie».