Largement commentée, voire condamnée, la venue en Algérie, dans le cadre de la visite récente du président français, des représentants de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), continue de susciter des réactions. Interpellé par l'Association des Franco-Algériens libres (Afal), consternée par le fait qu'«une tribune de propagande de son idéologie», a été offerte à l'association communautaire juive, selon une déclaration de cette dernière, le rectorat de l'université Abou Bakr Belkaïd de Tlemcen a tenu à apporter plusieurs précisions à ce propos. «Nous avons pris connaissance de la déclaration de l'UEJF sur son site web. Nous considérons cette déclaration comme une des manifestations d'une rhétorique liée à leur propagande et nous ne souhaitons pas répondre sur le même registre à de telles allégations», écrit le vice-recteur chargé des relations extérieures de l'université de Tlemcen, en réponse à l'interpellation de l'Afal. Tout en tenant à préciser que «la composition de la délégation qui accompagnait le président français François Hollande relevait des autorités françaises», le vice-recteur précisera aussi que «c'est une délégation dans sa globalité qui a été reçue et non des individus». Aussi, quant aux allégations du président de UEJF Jonathan Hayoun, reprises «hâtivement» par l'Afal dans sa correspondance, selon lesquelles l'association communautaire Union des étudiants juifs de France (UEJF) a été reçue «en grande pompe» et qu'«une tribune de propagande de son idéologie lui a été offerte, au sein du public universitaire», le représentant de l'université de Tlemcen explique que «la présence du président de ladite association dans l'auditorium de l'université avec toute la délégation française et le fait qu'il ait pu croiser d'autres invités ne permettent sûrement pas de dire qu'il ait eu des discussions avec nos étudiants». Plus affirmatif, il ajoutera : «Cet individu n'a jamais été reçu officiellement par notre université et n'a eu aucun contact avec ses responsables.» Dans sa correspondance, l'Afal a tenu également à «attirer l'attention» du recteur sur le fait que «l'UEJF n'est pas une organisation de jeunes étudiants français cherchant simplement à nouer des relations culturelles ou scientifiques avec des étudiants d'autres nations», mais une association «engagée idéologiquement, qui a coordonné la publication d'un ouvrage hautement idéologique intitulé Le sionisme expliqué à nos potes.» C'est cette même association «idéologique» qui a salué la décision du recteur d'académie de Toulouse d'interdire le meeting «Palestine vaincra» prévu à l'université Toulouse-Le Mirail, en décembre 2012. L'Afal relève aussi plusieurs autres «prouesses de cette organisation» qui compte… revenir en Algérie.