Le chef de l'Etat tunisien Moncef Marzouki, le Premier ministre Hamadi Jebali et le président de la Constituante Mustapha Ben Jaafar ont salué lundi le drapeau lors d'une cérémonie pour le deuxième anniversaire de la révolution qui intervient dans un climat de tensions. Les trois hommes, qui représentent la coalition au pouvoir dirigée par les islamistes d'Ennahda, se sont recueillis en présence d'une large partie de la classe politique place de la Kasbah, à quelques mètres du siège du gouvernement. Ils n'ont cependant fait aucune déclaration à l'issue de la brève cérémonie en présence des dirigeants des principaux partis politiques et des membres du gouvernement. Peu après, M. Jebali, le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail, Houcine Abassi, et la chef du patronat tunisien, Wided Bouchamaoui, ont signé un "pacte social" à l'Assemblée nationale constituante (ANC). "Il vise à instaurer des relations développées, basées sur un dialogue social organisé et continu entre les trois parties garantissant la paix et la stabilité sociales", a déclaré le ministre des Affaires sociales, Khalil Zaouia. La signature de ce texte a une portée symbolique importante, misère et chômage étant les causes majeures de la révolution de l'hiver 2010 et 2011. Or depuis l'été 2012 les grèves, les manifestations et les heurts entre manifestants et policiers se sont multipliés. Dans le centre de Tunis, les militants de différents partis d'opposition ont commencé à se rassembler après 08H00 GMT pour défiler sur l'avenue Habib Bourguiba, haut lieu de la révolution à Tunis qui a chassé le président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011, marquant le début du Printemps arabe. L'euphorie de l'époque a cependant laissé la place aux frustrations sociales, aux tensions politiques, à une menace jihadiste accrue et une impasse sur la rédaction de la Constitution, les islamistes d'Ennahda, leurs alliés au gouvernement et l'opposition ne parvenant à aucun compromis sur la future Constitution. Ainsi, l'armée a dû être déployée dimanche à Ben Guerdane (sud), après une semaine d'affrontements entre manifestants et policiers et un célèbre mausolée de la banlieue de Tunis a été incendié samedi. La mouvance salafiste fait figure de principal suspect.