Des mois durant, l'Algérie a privilégié l'option politico-diplomatique comme solution à la crise malienne affichant des réticences quant à une présence militaire étrangère à ses frontières. Désormais, elle est officiellement impliquée dans la guerre française au Mali. Le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, s'est félicité hier de la collaboration de l'Algérie qui, en ouvrant son espace aérien, a permis à la France d'intervenir militairement au Mali. L'Algérie «a autorisé le survol de son territoire et je l'en remercie», a déclaré Laurent Fabius sur LCI. Un retournement de situation à 180 degrés ? Pas si sûr ! Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, M. Belani, avait déclaré dimanche dernier que l'Algérie respectait la décision «souveraine» du Mali et qu'elle lui apportait son soutien. Aussi, il est à noter qu'une autorisation d'utiliser l'espace aérien algérien doit répondre à une demande préalable de 21 jours avant le début de l'opération. Les autorités algériennes avaient-elles déjà donné leur accord pour mettre l'espace aérien national à la disposition de l'aviation militaire française ou ont-elles simplement revu leur position après la décision française d'intervenir rapidement et sans mandat onusien au Mali ? Difficile d'en savoir plus face au silence radio des autorités algériennes sur ces questions fondamentales. Pour Laurent Fabius, la collaboration algérienne ne s'arrêtera pas là. «Il faudra que les Algériens ferment leurs frontières» pour couper les groupes armés de leurs bases», a ajouté le ministre français.