Alors que les forces de l'Armée nationale populaire (ANP) poursuivent la sécurisation du périmètre du complexe gazier de Tiguentourine à In Amenas dans la wilaya d'Illizi, les préparatifs du redémarrage de ce complexe vont bon train, a rapporté hier l'APS. Une dizaine de travailleurs algériens ont déjà regagné dimanche la base-vie de ce complexe, situé à quelque 250 km du chef-lieu de la wilaya d'Illizi, alors que l'évaluation des dégâts des installations industrielles causés par l'attaque terroriste de mercredi est programmée à partir d'aujourd'hui dans une première étape avant de procéder au remplacement des équipements endommagés. Deux tours du complexe servant à extraire le CO² (gaz de carbone) du gaz étaient partiellement noircies par le feu. «Ces deux tours étaient légèrement touchées par l'explosion d'une voiture piégée», expliquait Kamel Haouas, cadre de Sonatrach, à des journalistes en marge de la visite du ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, au site. «J'ai constaté que les dégâts ne sont pas extrêmement importants. Une fois ces dégâts évalués, nous allons remplacer les équipements (endommagés)», a déclaré M. Yousfi, ajoutant que «nous allons également vérifier les installations de la salle de contrôle, et c'est à ce moment-là que nous évaluerons quand on va (faire) redémarrer (l'usine)». Les traces de l'attentat demeurent visibles à l'intérieur et aux alentours du site. Outre les deux tours d'extraction de CO² noircies, des carcasses d'une dizaine de véhicules 4X4 utilisés par les terroristes et détruits par l'armée gisaient autour du complexe. L'opération de sécurisation du périmètre du site de Tiguentourine qui produit 18% du gaz algérien exportable battait son plein, tandis que le déminage a permis de récupérer des mines antichars et aussi d'éviter des pertes humaines au niveau du complexe. La sécurité des sites pétroliers M. Yousfi était accompagné dans sa visite du vice-ministre japonais chargé des Affaires extérieures, Minuro Kiuchi. Ce dernier, a fait part de la volonté de son pays de poursuivre sa coopération énergétique avec l'Algérie, malgré l'attentat qui a coûté la vie à des ressortissants japonais. «Le gouvernement japonais souhaite bien que le groupe JGC (Japan gaz corporation) poursuive sa collaboration avec l'Algérie, même si la décision de continuer ou non en Algérie dépend de la volonté du groupe», a déclaré le responsable nippon.Les mêmes propos étaient tenus par un haut cadre de JGC, même si les deux responsables japonais ont évoqué «le renforcement de la sécurité des travailleurs» du groupe asiatique. S'agissant toujours de la question de sécurité, M. Yousfi a affirmé que l'Algérie «dispose des moyens nécessaires pour assurer la sécurité de ses installations énergétiques». «Il n'est pas question d'accepter des forces de sécurité extérieures» pour prendre en charge la sécurité des installations pétrolières et gazières dans le sud du pays, a ajouté le ministre. Le ministre a tenu ces propos alors que certaines compagnies étrangères opérant en Algérie proposaient d'assurer la sécurité de leurs travailleurs et équipements à l'intérieur des installations qu'elles exploitent suite à l'attentat de mercredi.