L'opération militaire menée par les forces spéciales de l'Armée nationale populaire (ANP) contre les ravisseurs, dépêchés par Mokhtar Belmokhtar, alias Khaled Abou El Abbès, pour la prise d'otages d'In Amenas, a un effet très dissuasif sur les terroristes. L'Algérie avait, rappelle-t-on, initié une action universelle interdisant le versement de rançons aux terroristes. Verser une rançon encouragerait les ravisseurs à continuer à faire de nouveaux otages. Ne pas verser de rançons éviterait de perpétuer cet acte criminel qui est d'enlever des personnes pour exiger de l'argent en contrepartie de leur libération. C'est le même principe qui s'applique à la prise d'otages survenue à la base de vie Sonatrach/British Petroleum/Statoil d'In Amenas. Si l'Algérie avait accepté de «négocier» avec les terroristes, auteurs de cette prise d'otages, d'autres actes de ce genre seront menés parce qu'ayant porté leurs fruits. Le mode opératoire pour lequel l'Algérie a opté pour mettre fin à la prise d'otages du site gazier de Tiguentourine (In Amenas) a envoyé un «signal clair» aux terroristes : leur nouvelle tactique «ne réussira pas», a souligné dimanche la revue américaine Foreign Policy. Refuser de «négocier» avec les ravisseurs dissuaderait ces derniers et participerait à empêcher le renouvellement de tels actes. C'est dans le même sens qu'a abondé Foreign Police, une prestigieuse revue dépendant du groupe Washington Post. Selon la revue, l'opération menée par l'Armée algérienne a été «non seulement une réponse à une crise particulière, mais un signal pour l'avenir». «Si cette attaque terroriste a été conçue comme un changement dans le jeu des terroristes et destinée à annoncer de futures attaques, l'Algérie a envoyé un signal clair que cette nouvelle tactique ne réussira pas», analyse cette revue. A ce propos, Foreign Policy souligne que face à certaines critiques quant à la gestion de cette crise, «l'Algérie devrait rétorquer à ses détracteurs que la crise était le résultat direct de l'ingérence étrangère en Afrique du Nord et au Sahel». L'Algérie, rappelle le magazine, avait averti en 2011, que «l'intervention de l'Otan en Libye conduirait à l'effondrement de l'Etat libyen et que le flux d'armes tombées entre les mains des terroristes pourrait déstabiliser la région». En outre, poursuit la revue, Alger «a également averti que toute approche militaire face à l'instabilité dans le nord du Mali présente le risque d'une escalade du conflit et augmente la probabilité d'attaques terroristes islamistes en Algérie». L'intervention militaire étrangère en Libye a énormément contribué à la circulation de quantités impressionnantes d'armes volées de casernes militaires libyennes, dont des missiles sol-air menaçant même l'aviation civile. Par conséquent, souligne la même source, la communauté internationale «est indirectement responsable de ce qui s'est passé (dans le site gazier de Tiguentourine) et elle est mal placée pour dicter à l'Algérie comment elle aurait dû agir», écrit le magazine Foreign Policy.