Les travailleurs de la Compagnie algérienne des assurances (Caat) n'écartent pas l'éventualité de recourir à une grève prochainement pour réclamer des droits socioprofessionnels. Hier, lors d'un regroupement des travailleurs de la région Centre à Alger, ils ont réitéré leur demande d'appliquer la plateforme de revendications relatives à des droits «légitimes». Ces revendications ont été transmises à la direction générale depuis décembre 2012, mais aucune suite n'a été donnée, nous a indiqué la secrétaire générale du syndicat national des travailleurs de la compagnie, Latifa Merabet. Les 1600 travailleurs réclament à leur direction générale l'instauration d'«un climat d'équité et de justice afin de juguler la dégradation continue du climat social», écrivent-ils dans une plateforme de revendications. Dans son intervention, Mme Merabet a relevé «l'absence de dialogue entre les représentants des employés et la direction générale de la Caat». Après les huit regroupements régionaux, le conseil syndical se réunira pour avaliser la décision de la base pour enclencher un mouvement de protestation. Devant le silence observé par la direction générale, ils n'ont d'autre moyen que la grève pour faire valoir leurs droits. «Nous allons vers la grève», a-t-elle prévu. Malgré la tension sociale, la direction générale n'a pas jugé nécessaire d'ouvrir les voies du dialogue, selon certains syndicalistes. Les employés doivent être représentés également au comité de participation (CP) car «ils ont le droit d'être informés sur la gestion et les décisions prises au sein de la compagnie», a insisté Mme Merabet. La gestion des œuvres sociales doit revenir aux travailleurs Concernant la plateforme de revendications, elle a indiqué qu'elle comprend 22 points. Il s'agit notamment du «réajustement de la prime d'effort 2011 à l'instar des années précédentes, la levée des sanctions contre les cadres du réseau concernant les notations de la prime de rendement individuel (PRI), l'examen en urgence des recours des travailleurs en matière de régularisation et de promotion, la régularisation des cas des travailleurs mutés à des postes avec des grades inférieurs, la confirmation de ceux qui ont cumulé plus d'une année dans le poste, la confirmation des directeurs et cadres assurant l'intérim depuis plus d'une année». Les travailleurs demandent aussi de «confier la gestion des œuvres sociales aux représentants des travailleurs conformément à la loi, le versement des rappels des primes de moutons et de panier non versées durant le Ramadhan, la reprise des négociations pour les quotas des travailleurs en matière de prêts sociaux pour l'exercice 2012». Les revendications, précise la plateforme, «sont distinctes de celles qui sont négociées dans le cadre sectoriel». Après les huit regroupements régionaux organisés pour recueillir les avis et attentes des travailleurs, exerçant au sein d'une centaine d'agences à travers le pays, le syndicat national de la compagnie, affilié à la Fédération nationale des travailleurs des banques et assurances, relevant de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), tiendra prochainement un conseil national pour entériner la décision d'observer un débrayage.