Le procès des 24 prisonniers politiques sahraouis détenus par le Maroc, depuis le démantèlement du camp de Gdeim Izik, a suscité un large mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui au Royaume-Uni. De nombreuses organisations et plusieurs militants de la cause sahraouie ont condamné fermement le régime marocain pour sa violation "flagrante" des droits de l'homme dans les territoires occupés. Les associations qui se sont exprimées lors de la campagne de sensibilisation lancée par le Front Polisario en Grande Bretagne, ont appelé notamment le gouvernement britannique à soutenir l'élargissement du mandat de la Minurso, à la surveillance des droits de l'homme au Sahara Occidental. "Nous avons reçu de très nombreux messages de soutien au peuple sahraoui qui lutte pour son indépendance", a indiqué samedi à l'APS, M. Mohamed Limam Mohamed Ali, représentant du Front Polisario au Royaume-Uni. Dans ce contexte, l'Organisation caritative britannique pour les droits de l'homme "Sandblast", a appelé à une action pour la libération des prisonniers d'opinion sahraouis détenus dans les prisons marocaines. Sandblast exhorte le Maroc à respecter les règles internationales relatives aux droits de l'homme, qui interdisent le procès de civils devant des tribunaux militaires. Les militants des droits de l'homme ont condamné à l'unanimité ce procès "inéquitable" , exprimant leur solidarité avec les détenus sahraouis en demandant aux autorités marocaines, la libération "immédiate et inconditionnelle de tous les prisonniers politiques sahraouis". A cet égard, une lettre a été adressée récemment par l'organisation caritative "ADALA", au ministre marocain de la justice pour attirer son attention sur l'injustice concernant le procès des militants sahraouis "détenus depuis plus de deux ans pour avoir manifesté pratiquement". Un membre du groupe parlementaire britannique pour le Sahara Occidental, le député Paul Flynn a interpellé, par ailleurs, le ministre britannique en charge de l'Afrique du Nord, M. Alistair Burt sur "la présence des forces militaires marocaines dans les territoires occupés". M. Flynn a, également, posé la question de savoir si la Minurso contrôlait le nombre des militaires marocains en action dans les territoires occupés et si cette Mission informait le Conseil de sécurité de l'ONU sur la présence des soldats marocains dans les territoires occupés du Sahara Occidental. La question des droits de l'homme au Sahara Occidental a été débattue, cette semaine, lors d'une conférence organisée à l'Université de Warwick (Coventry) par l'association des étudiants et la branche estudiantine d'Amnesty International. La réunion a été marquée par une importante participation, notamment des étudiants venus d'autres universités et des associations ayant un intérêt dans la question des droits de l'homme dans le monde. Cette conférence a été une opportunité pour les représentants du Front Polisario pour aborder devant un public nombreux, le conflit du Sahara Occidental ainsi que les derniers développements de la situation, notamment en matière des droits de l'homme. Le tribunal militaire de Rabat a ordonné vendredi le report du procès des 24 prisonniers politiques sahraouis ou "groupe Gdeim Izik" à vendredi prochain. Le report a été décidé après la requête formulée par les avocats des accusés exigeant la présence de témoins des arrestations, intervenues le 8 novembre 2010, après un assaut des forces marocaines contre le camp sahraoui de Gdeim Izik, proche d'El-Ayoun, au Sahara Occidental. Une trentaine d'observateurs européens pour la plupart des magistrats, avocats et militants des droits de l'homme, représentant notamment le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme (REMDH), l'Association internationale de juristes démocrates (AIJD), la Cour internationale de justice (CIJ) et l'Association internationale pour l'observation des droits de l'homme (AIODH) étaient présents à l'ouverture du procès. Avant l'ouverture du procès qui s'est déroulé sous haute surveillance policière, les familles des prévenus, soutenues par des militants sahraouis, ont organisé un sit-in devant le tribunal pour exiger leur libération et dénoncer leur comparution devant un tribunal militaire.