Le ministère de l'Education nationale entame aujourd'hui une évaluation de l'étape de l'enseignement obligatoire de la réforme du système éducatif lancée en 2003. Cette réforme en vigueur depuis dix ans a été saluée à l'unanimité par les acteurs du secteur éducatif. «Il s'agit d'examiner la réforme de 2003 et en tirer des conclusions sur les incohérences et insuffisances afin d'y remédier», a déclaré hier Abdellatif Baba Ahmed, ministre de l'Education nationale, lors d'une conférence nationale avec des directeurs de l'éducation du pays à Alger. «Des consultations auront lieu au niveau des établissements scolaires et dureront de demain (aujourd'hui, ndlr) jusqu'au 11 avril prochain, avec les partenaires sociaux de l'éducation, les syndicats autonomes, les directeurs d'établissement, les inspecteurs, les enseignants ainsi que les élèves, afin de définir les carences de la réforme de 2003 et d'enregistrer leurs propositions», a-t-il ajouté. «Nous visons notamment l'allègement des cartables et des contenus des programmes ainsi que l'instauration des casiers scolaires», a-t-il précisé en annonçant la tenue des assises d'évaluation de l'éducation nationale, du 9 au 11 avril prochain. Un calendrier de concertations des différents paliers administratifs et de l'éducation, partant des écoles, daïra, directions de wilaya, wilayas et enfin du ministère, a été arrêté. Cette manière de faire dénote la volonté du ministère d'impliquer le maximum de partenaires dans cette action qu'il veut salutaire pour sortir le secteur des difficultés auxquelles il fait face. Réagissant à cette initiative, le président de la Fédération des associations des parents d'élèves, Bachir Dellalou, s'est félicité de cette opération en mettant l'accent sur la nécessité de «revoir certaines anomalies que compte la réforme». «Nous sommes prêts à collaborer avec la tutelle, afin de l'améliorer et d'arriver aux objectifs tracés par le président de la République notamment en ce qui concerne la qualité des infrastructures, des manuels scolaires, de la santé scolaire, des moyens pédagogiques et des équipements scolaire», nous a indiqué M. Dellalou. Pour sa part, Meziane Meriane, président du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest), nous a indiqué que «c'est une initiative très encourageante et ambitieuse», espérant que «le débat sur le terrain sera à la hauteur». Néanmoins, il a relevé le retard pris dans la révision de la réforme. «Rester dix ans pour évaluer une réforme, je dis qu'on a pris du retard», a-t-il affirmé. Ce syndicaliste ne perd pas espoir dans l'allègement des programmes et souhaite que des spécialistes participent aux débats pour éviter des interventions folkloriques», a-t-il ajouté.