Les différents départements que compte l'ensemble des campus de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou ont été paralysés hier par un mouvement de grève. La raison ou plutôt «les raisons» sont toutes liées aux mauvaises conditions dans lesquelles se débattent les universitaires et qu'ils dénoncent depuis belle lurette. De l'extérieur, on croirait que la vie des étudiants est des plus paisibles et que ces derniers évoluent dans un climat bénéfique pour mieux réussir leurs cursus universitaire, mais de vrai, le constat est amer. Hier donc, l'ensemble des étudiants des départements des sciences économiques et gestion, celui des sciences commerciales, des sciences politiques et celui des lettres et des langues amazighe, anglaise et française se sont levés comme un seul homme pour dire les terribles épreuves auxquelles ils font face chaque jour. Pour ce faire, ils ont tenu un rassemblement à 9h devant la bibliothèque centrale de la faculté du campus Hasnaoua. Ils réclamaient, entre autres, une réelle prise en charge des problèmes liés aux conditions pédagogiques, notamment le manque d'ouvrages au niveau des différentes bibliothèques, le manque d'encadrement, les retards enregistrés dans la délivrance des diplômes et certificats de scolarité, en particulier pour ceux des systèmes LMD. D'autre part, les étudiants dénoncent le problème du transport et de l'hébergement. Ils mettent dans le même volet le problème du déversement des eaux usées au niveau de la cité Hasnaoua I, ainsi que les ordures qui se sont entassées devant la plupart des départements. Le point le plus marquant soulevé par les grévistes est celui de l'insécurité à l'intérieur de l'université. Sur ce, pas plus que la semaine dernière, un étudiant a été agressé par deux individus étrangers qui lui ont volé son PC portable. Un cas qui n'est pas inédit dans l'histoire des agressions au sein des universités de Tizi Ouzou. En effet, l'année dernière, c'est tout un groupe d'étrangers qui s'est introduit à l'intérieur de la cité des garçons Hasnaoua I. Par ailleurs, et sur un autre volet, les étudiants demandent l'arrêt des poursuites judiciaires contre un étudiant de Tadmaït qui aurait détourné des produits alimentaires au niveau de la cité de Tamda. L'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou va mal. Les multiples actions de protestation enregistrées depuis de longues années ne semblent pas encore porter leurs fruits. Chaque jour est un supplice de plus.