Un projet de jumelage entre l'Algérie et l'Union européenne (UE), au profit du secteur de l'agriculture, a été lancé hier. A l'issue de cette initiative, un observatoire des filières agricoles et agroalimentaires est né. Il est installé à l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie (Inraa). Le lancement de ce projet d'envergure a été annoncé, hier à Alger, en présence du ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, et de responsables de la Délégation européenne en Algérie, l'ambassadeur d'Italie et son homologue français. C'est le cinquième projet de jumelage concrétisé depuis le lancement du programme d'appui (P3A-II) à la mise en œuvre de l'accord d'association entre notre pays et l'UE, créé en 2008. Ce partenariat vise, en premier lieu, à offrir un certain apport au ministère de l'Agriculture dans la mise en œuvre de la politique de renouveau agricole et rural. S'exprimant, en marge de la rencontre, l'ambassadeur français à Alger, André Parant, a estimé que cet observatoire allait moderniser l'agriculture algérienne. Dans ce contexte, il avance «avec la mise en place de cet observatoire, le ministère de l'Agriculture disposera d'un instrument moderne et fiable de collecte de données et de statistiques relatives à ce secteur. Il constituera ainsi un outil particulièrement précieux de pilotage de la politique de renouveau agricole qu'a engagée le ministère». Il permettra, selon l'ambassadeur, chef de la délégation de l'UE en Algérie, Marek Skolil, aux experts algériens «de pouvoir profiter de la très grande expérience acquise par leurs homologues français et italiens». Il précise qu'à terme, «ce projet devrait être en mesure d'assurer une meilleure connaissance du secteur agricole et agroalimentaire, grâce à la collecte de données, au meilleur suivi de la dynamique des différentes filières, notamment les filières stratégiques comme les céréales, la pomme de terre et le lait». L'impact sera stratégique d'ici deux ans, selon les intervenants à la rencontre, puisqu'il permettra un fonctionnement transparent du marché local, et ce, à travers la diffusion d'informations sur les prix. Ceci facilitera éventuellement la décision publique en matière de régulation des marchés agricoles, selon les invités européens. Le financement, pris en charge par l'UE, est à hauteur de 1,2 million d'euros par l'UE. Le budget consacré au programme d'appui est, faut-il le rappeler, à hauteur de 30 millions d'euros. Le programme d'appui en question concerne une quinzaine de projets de jumelage. Rachid Benaïssa a indiqué, par ailleurs, que d'autres projets de partenariat sont en cours citant, entre autres, celui avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), portant sur le renforcement des capacités humaines et celui avec la Banque mondiale visant l'amélioration du système d'information du développement des territoires ruraux.