Le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs accuse un déficit énorme en termes d'encadrement au niveau de certaines mosquées du pays, en dépit d'un recrutement massif annuel. Chaque année, le ministère recrute entre 2000 et 3000 personnes et il est prévu pour cette année le recrutement d'un nombre similaire pour améliorer l'encadrement dans les 15 000 mosquées du pays», a indiqué Youcef Belmahdi, directeur de l'orientation religieuse et de l'enseignement coranique au ministère des Affaires religieuses. En marge de la cérémonie de la détermination de l'orientation de la qibla de la Grande Mosquée d'Alger, en cours de construction, M. Belmahdi a minimisé le déficit en considérant que «le service minimum est assuré», en dépit des efforts déployés pour combler le déficit en encadrement. Sans préciser les actuels besoins des mosquées, il a relevé que les imams sont recrutés via un concours de la Fonction publique. Le ministère organise également, à travers les instituts spécialisés, des formations afin d'améliorer le niveau des imams et les compétences de l'ensemble du personnel encadreur des mosquées. Dans chaque mosquée, une moyenne de cinq personnes assure l'encadrement (imam, professeur du Coran,…). En améliorant l'encadrement, le ministère bloquera la voie à ceux qui essayent de véhiculer une doctrine différente de celle de l'Algérie. «Nous œuvrons pour préserver la référence religieuse nationale. Nous sommes une nation salafiste», a-t-il insisté. Pour sa part, le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdallah Ghlamallah, a annoncé que son département a saisi l'organisation des Scouts algériens pour demander une enquête au sujet de l'endoctrinement chiite parmi les groupes de scouts à Batna. L'organisation a envoyé une équipe pour enquêter, a indiqué le ministre. Sans préciser les mesures qu'entreprendra son département à l'encontre des personnes responsables, il s'est contenté de dire que leur activité sera arrêtée. Revenant sur la détermination de l'orientation de la qibla de la Grande Mosquée d'Alger, M. Ghlamallah a mis fin aux spéculations au sujet de la qibla au niveau des mosquées de la République. Ghlamallah met fin aux spéculations sur la qibla «Certaines personnes spéculent sur la détermination de la qibla dans la mosquée. Qu'il s'agisse des anciennes mosquées ou de celles construites il y a une vingtaine d'années, la détermination de la qibla a été faite de manière juste. Les mosquées sont orientées vers la Sainte Mosquée de la Mecque», a-t-il expliqué. Pour la Grande Mosquée d'Alger, le ministère a voulu «minimiser l'incertitude» dans la détermination de l'orientation et a fait appel au Centre de recherche en astronomie, astrophysique, et géophysique (Craag). De son côté, Mourad Fouka, maître de recherche au Craag, a affirmé que la détermination de l'orientation de la qibla de la Grande Mosquée s'est basée sur deux méthodes scientifiques (calculs géodésiques et astronomiques). La méthode géodésique permet de déterminer l'orientation de la qibla en définissant la longitude et la latitude du site, tandis que la deuxième méthode se base sur l'astronomie qui se réfère aux astres et corps célestes. M. Ghlamallah a mis l'accent sur la nécessité de concrétiser ce grand projet qui compte plusieurs structures scientifiques importantes, soulignant que les travaux sont en cours en vue de réceptionner le projet dans les délais impartis. Le projet de la Grande Mosquée, dont les travaux d'aménagement de son assiette ont débuté en 2008, s'étend sur 20 hectares, soit une superficie globale de 400 000 m² et compte 12 bâtiments distincts. Il englobe une salle de prière d'une superficie de deux hectares et d'une capacité de 120 000 fidèles, outre une maison du Coran réservée aux étudiants universitaires en post-graduation ainsi qu'un centre culturel islamique, une bibliothèque (2000 sièges et 1 000 000 d'ouvrages), une salle de conférences, un musée d'histoire, des centres de recherche dans les domaines historique et scientifique et des centres de recherche dans l'histoire de l'Algérie. Il compte également des salles équipées d'outils multimédia, des pavillons administratifs et un parking d'une capacité de 6 000 places, outre des espaces verts et des locaux commerciaux.