Même mort, l'opposant tunisien Chokri Belaïd continue de faire l'objet de fetwas émises par des salafistes. Un salafiste tunisien a lancé une fetwa sur Facebook selon laquelle «Chokri Belaïd était communiste et que, par conséquent, il est interdit, en religion, d'accomplir la prière pour lui comme il est interdit de l'enterrer dans un cimetière musulman».Une fetwa qui a provoqué l'indignation en Tunisie, pays livré, depuis quelque temps, à une violence attribuée aux salafistes. Pour rappel, des appels au meurtre contre Chokri Belaïd avaient été lancés par des salafistes dans un enregistrement audiovisuel diffusé par ces derniers sur Youtube. Cet opposant, figure de proue de l'opposition tunisienne, a été assassiné mercredi dernier par quatre balles tirées à la tête. Chokri Belaïd était secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié, et savait, selon son entourage, qu'il était menacé.L'épouse de la victime Basma Khelfaoui accuse le parti Ennahda, au pouvoir en Tunisie, d'être responsable de cet assassinat.Le parti politique de Rashed El Ghennouchi, leader d' Ennahda, dément être le commanditaire de cet assassinat. Le ministre tunisien de l'Intérieur, issu de ce parti politique a annoncé que «l'enquête en cours identifiera les auteurs de cet assassinat».