Aujourd'hui à la mi-journée, Martin Luther King, le révérend américain assassiné pour la couleur de sa peau, sourira certainement de sa demeure éternelle. «I have a dream» («J'ai fait un rêve»), son célèbre discours d'un certain 28 août 1963, prononcé devant le Lincoln Memorial, à Washington, durant la marche pour l'emploi et la liberté, se concrétise 46 ans après. Moment d'intense émotion aujourd'hui à la mi-journée, à Washington. Un moment que ne manqueront certainement pas des millions de citoyens des quatre coins de la planète qui seront collés à leurs télévisions. Et pour cause, celui qui incarne le changement tant attendu aussi bien en Amérique que par le monde, prendra officiellement ses fonctions dans une cérémonie que l'on dit la plus grandiose jamais organisée en l'honneur des 43 précédents Présidents avec la présence attendue de près de deux millions de personnes. Pas seulement par la couleur noire du nouveau maître du monde, migrant africain, ce qui constitue en soi une véritable révolution. Mais surtout par les espérances nombreuses au changement qu'il incarne, à plus forte raison que le règne Bush, long de huit ans, le plus catastrophique que les USA aient eu à connaître, a tant fait de mal au pays de l'Oncle Sam, décrié de toute part pour son hégémonisme et son statut de gendarme de la planète. Il faut dire que la longue marche d'Obama pour le mythique bureau ovale n'est pas été de tout repos. D'abord au sein de son propre parti démocrate, où il a eu à livrer une rude bataille contre sa rivale, l'ancienne première dame du pays, Hillary Clinton, avant qu'il ne prenne le dessus d'une façon éclatante. Un second similaire combat, sinon plus laborieux, qu'Obama a dû livrer dans une mémorable campagne électorale suivie dans les moindres recoins de la planète. Une véritable Obamania s'est emparée du monde, ce qui fait que s'il s'était présenté au niveau planétaire, personne n'aurait pu lui faire face. La raison ou plutôt les raisons ? Eh bien Obama est attendu comme un messie pour redresser la maison Amérique, dont le prestige et le respect dont elle bénéficiait dans le monde se sont considérablement effilochés ces dernières années, jusqu'à incarner presque le diable, surtout au niveau du monde arabo-musulman. Les divers bourbiers dans lesquels son prédécesseur a impliqué le pays ont fait que l'image de la première démocratie au monde a été ternie, tellement ternie qu'Obama devra faire preuve de beaucoup d'endurance pour redresser la barre. En tout état de cause, le monde entier aura les yeux braqués demain sur la Maison-Blanche. Il ne les détournera pas, à moins d'une éventuelle déception à naître d'un renoncement à des engagements pris.