C'est aujourd'hui à 18h, midi à Washington, que Barack Obama prête serment sur la Bible personnelle d'Abraham Lincoln. Il devient ainsi officiellement le 44e président des Etats-Unis et le premier locataire noir de la Maison- Blanche. Comme pour résumer le bilan catastrophique et l'héritage empoisonné de George W. Bush, l'orateur rappelle que son pays fait face à deux guerres, en Irak et en Afghanistan, et à une troisième, plus pernicieuse, la crise économique et financière. Soucieux de ne pas donner de faux espoirs, il précise que jamais génération avant celle-ci n'a eu à relever d'aussi grands défis et que les difficultés peuvent durer quelques mois, deux ans ou plusieurs années. C'est aujourd'hui à 18h, midi à Washington, que Barack Obama prête serment sur la bible personnelle d'Abraham Lincoln. Il devient ainsi officiellement le 44e président des Etats-Unis et le premier locataire noir de la Maison-Blanche. Jamais cérémonie d'investiture n'a suscité autant l'enthousiasme des Américains et l'intérêt à travers le reste de la planète. Plus de deux millions de personnes venues de tous les Etats sont attendues sur l'esplanade du Capitole pour écouter son tout premier discours, en qualité de président investi, qu'il prononcera depuis le perron du bâtiment mythique. À cet effet, des mesures exceptionnelles de sécurité sont prises, de même que toutes les dispositions nécessaires pour que ce moment fasse date dans l'histoire des Etats-Unis et, peut-être, du monde. Depuis trois jours, le président élu a donné le signal de départ des festivités de son investiture. Auparavant, comme pour un voyage initiatique et pour bien signifier ses références, il a fait le trajet Philadelphie-Washington en train, dans un wagon des années 1930, suivant le même itinéraire, dans les mêmes circonstances, que son illustre prédécesseur Abraham Lincoln, il y a de cela près d'un siècle et demi. Ces festivités ont précisément débuté dimanche par un méga-concert devant le Lincoln Memorial à Washington. Les plus grandes stars de la chanson américaine s'y sont produites en son honneur et des acteurs de cinéma de renom y ont pris la parole pour rendre hommage au premier président noir de l'histoire des Etats-Unis, qui symbolise à leurs yeux le rêve américain, mais aussi l'espoir de lendemains meilleurs pour l'Amérique et pour le monde. À 18h, Barack Obama s'est présenté devant la foule d'un demi-million de personnes que le froid polaire n'a pas découragées et a prononcé une allocution, sous la statue gigantesque de son idole et à l'endroit même où, en 1963, Martin Luther King, un autre personnage de référence, prononçait son célèbre “I have a dream !” Un espoir immense, une tâche herculéenne L'allocution de Barack Obama, même si elle était courte et semblait improvisée, donne un avant-goût du discours d'investiture qu'il prononcera aujourd'hui. L'homme est conscient de l'immensité des espoirs que son élection a suscités, mais il a aussi pris la mesure de l'ampleur et de la difficulté de la tâche qui l'attend. Aussi s'est-il gardé de toute forme de triomphalisme, en adoptant une attitude politique et le ton solennel qui lui sied. Comme pour résumer le bilan catastrophique et l'héritage empoisonné de George W. Bush, l'orateur rappelle que son pays fait face à deux guerres, en Irak et en Afghanistan, et à une troisième, plus pernicieuse, la crise économique et financière. Soucieux de ne pas donner de faux espoirs, il précise que jamais génération avant celle-ci n'a eu à relever d'aussi grands défis et que les difficultés peuvent durer quelques mois, deux ans ou plusieurs années. Il ajoute même que dans la mise en œuvre de l'antidote que préconisera son Administration, il peut y avoir des erreurs et de faux départs. Il fait néanmoins preuve d'optimisme en affirmant qu'aucune tâche n'est impossible à accomplir si le peuple s'unit et se mobilise. Et de citer “les Républicains et les Démocrates, les Latinos, les Américains d'origine asiatique, les homosexuels et les hétérosexuels, les handicapés et ceux qui ne le sont pas, les Blancs et les Noirs…” Il termine en remerciant la foule et, à travers elle tout le peuple américain, grâce auquel, a-t-il précisé, il s'installera aujourd'hui au bureau ovale de la Maison-Blanche. “C'est avec vous tous que je compte travailler”, a-t-il conclu. En fait, sans aller en profondeur dans les sujets abordés, il a tracé les contours de ce que sera sa gouvernance ; elle s'articulera sur deux principes fondamentaux : la recherche permanente de l'union sacrée et la participation citoyenne. M. A. Boumendil