La branche d'Al-Qaïda basée au Yémen a appelé au jihad (guerre sainte) contre l'intervention française au Mali, a rapporté mardi le centre américain de surveillance des sites islamistes SITE. "La croisade contre l'islam" menée par la France au Mali "n'est en aucun cas justifiée" et il s'agit "d'une déclaration de guerre contre l'islam et les musulmans", affirme dans un communiqué Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa). Basée au Yémen, l'Aqpa est issue d'une fusion des branches saoudienne et yéménite du réseau. "Soutenir les musulmans au Mali est un devoir pour tout musulman capable de le faire", affirme le communiqué, précisant que les musulmans peuvent "payer de leur vie ou contribuer financièrement" au jihad. Le communiqué, publié par le comité de la Charia (loi islamique) d'Aqpa, estime cependant que "le jihad est plus obligatoire pour les musulmans les plus proches" du théâtre des combats, "pour ceux dont la France a utilisé le territoire pour lancer" son opération, et "pour les musulmans vivant dans les pays qui aident la France dans cette croisade". Entamée le 11 janvier pour stopper une offensive jihadiste vers le Sud et la capitale malienne, Bamako, l'opération de l'armée française, en appui de l'armée malienne, a permis en deux semaines de reprendre Gao, Tombouctou et Kidal, les grandes villes occupées pendant près de dix mois par les groupes liés à Al-Qaïda. L'avancée des soldats français et maliens s'est faite sans presque aucune résistance, les jihadistes semblant avoir fui pour se retrancher dans des zones désertiques, notamment dans le massif des Ifoghas, dans la région de Kidal, à 1.500 km au nord-est de Bamako, près de l'Algérie. Mais depuis quelques jours, les islamistes ont montré qu'ils n'avaient pas tous fui et ont prouvé leur capacité de résistance à Gao, reprise le 26 janvier par les soldats français et maliens, ce qui semble marquer un tournant dans leur stratégie. Quelque 4.000 soldats français et 2.000 tchadiens sont déployés au Mali.