L'hécatombe sur nos routes se poursuit. Le terrorisme routier continue de faucher des vies humaines au quotidien et à handicaper pour le restant de leurs jours des centaines, voire des milliers d'individus. Cependant, le constat à établir est que ni le nombre toujours en hausse des accidents de la circulation, ni le chiffre évolutif des morts, des blessés et des familles endeuillées ne semblent stopper ou au moins diminuer les effets ravageurs de cette tragédie. Et pour cause, les statistiques dont a fait part hier la Gendarmerie nationale concernant ce fléau donnent froid dans le dos. Une fois de plus, et alors que le parc automobile algérien avec ses 6,7 millions de véhicules est des plus dérisoires comparé notamment au parc français de 45 millions de véhicules, le nombre d'accidents en 2012 s'élève à 27 499, ayant causé la mort de 3737 individus et fait 49 900 blessés plus ou moins graves. Cela équivaut, selon le capitaine Ammam de la section de sécurité routière de la gendarmerie, «à une moyenne quotidienne de 57 accidents, une dizaine morts et 133 blessés» ; le capitaine Amman a animé hier un point de presse au siège de l'Institut de criminologie et de criminalistique (INCC) de la Gendarmerie d'Alger. Rien que pour l'année écoulée, la facture des pertes occasionnée par les accidents de la circulation a été des plus lourdes. Elle est estimée à 100 milliards DA, selon le même conférencier. L'officier de gendarmerie ne manquera pas de stigmatiser le facteur humain, le désignant comme le premier responsable de l'ampleur prise par les accidents de la route. Cependant, il ajoutera qu'en raison de l'état des routes, l'administration, que ce soit au niveau local ou national, a été rendue destinataire de 2600 correspondances adressées par les mêmes services de sécurité, et traitant du manque d'entretien des routes, de signalisation ou d'éclairage. Plus de 152 milliards DA d'amendes en 2012 Pour diminuer l'impact dévastateur des accidents de la circulation, la Gendarmerie nationale entend revoir son dispositif de sécurité routière dans l'objectif d'assurer au mieux le contrôle des axes routiers réputés être «des points noirs». En ce sens, il est envisagé entre autres la multiplication des barrages de contrôle et des brigades mobiles, appuyées par une surveillance aérienne par hélicoptère. En termes de contrôles effectués sur la route, cette procédure a permis l'arrestation de quelque 8116 individus recherchés par la justice ainsi que la mise en fourrière de 1160 véhicules. Le montant des amendes infligées aux automobilistes s'est élevé à plus de 152 milliards DA, et 311 290 permis de conduire ont été définitivement retirés. A signaler par ailleurs que cette conférence de presse a été également une occasion pour communiquer le bilan du numéro vert, le 10-55, un dispositif de sécurité mis en place par la même corporation le 5 février 2010. En ce sens, le colonel Guir Badaoui, directeur de la télématique informe que le nombre d'appels reçus sur le 10-55 depuis sa mise en exploitation a dépassé les 2,7 millions. Ces appels ont rendu nécessaire l'intervention de la gendarmerie dans plus de 45 000 cas et conduit à l'arrestation de 813 individus pris en flagrant délit, expliquera le même intervenant.