Le verdict final dans l'affaire du jeune chrétien I. Mohamed, poursuivi l'an dernier pour prosélytisme, a été prononcé, hier, par le tribunal de Béchar. L'accusé, à la grande surprise de la communauté chrétienne qui attendait son acquittement, est condamné à payer une amende de 100 000 DA en plus des frais de justice, a-t-on appris d'un membre de l'Eglise protestante d'Algérie. Pour rappel, ce jeune chrétien, originaire de Tizi Ouzou et travaillant au Sud, a été condamné, le 4 juillet 2012, en première instance, à un an de prison ferme assortie d'une amende de 50 000 DA, suite à une plainte déposée contre lui par son collègue de travail, l'accusant de l'avoir «incité avec pression à changer de religion». Les responsables de l'EPA, qui avaient dénoncé, alors, un acharnement contre la communauté chrétienne, a fait appel du jugement du tribunal. Le procès en appel s'est déroulé le 23 janvier dernier, en l'absence de l'accusateur, faut-il le signaler. Bien que la peine requise initialement par le procureur de la République ait été allégée, les responsables de l'EPA considèrent ce verdict final inique. «Je pense qu'on fera appel, car ce verdict est injuste. D'ailleurs nous allons nous réunir prochainement au sein de l'EPA pour discuter des suites à donner à cette affaire», nous indiquera le président de l'EPA, Mustapha Krim. Par ailleurs, ce dernier dénonce l'instrumentalisation de la loi de 2006, régissant le culte non-musulman, pour mettre la pression sur la communauté chrétienne en Algérie. «Le problème réside dans la loi de 2006 qui est, à chaque fois, instrumentalisée, pour faire pression sur les chrétiens. Tant que cette loi existera, les intimidations ne cesseront pas et il y aura toujours des personnes qui accuseront à tort les chrétiens», a déploré notre interlocuteur qui réclame l'abrogation de cette loi controversée.