La réunion jeudi dernier du bureau politique du FLN, première du genre après la 6e session du comité central, n'a pas tranché la date de la prochaine réunion du CC. La réunion s'est achevée sur un désaccord «procédural». Une prochaine rencontre est prévue pour «les prochains» jours, nous confirme Kassa Aïssi, membre du BP qui a insisté sur la nécessité de «resserrer les rangs» du parti. Une rencontre des partisans de Belkhadem est prévue aujourd'hui à Bouira. «La réunion a vu la participation de l'ensemble des membres du bureau politique (BP), y compris les ministres contestataires», nous a déclaré, hier, Kassa Aïssi qui soutient que le bureau politique «incarne la légalité et la légitimité politique et statutaire». Il expliquera en outre qu'au cours de la réunion a été «appliquée» l'une des décisions de la dernière session du comité central, à savoir qu'après la destitution de Belkhadem et la vacance du poste de secrétaire général, c'était au plus âgé des membres du BP, à savoir Abderrahmane Belayat, de diriger les réunions et d'assurer le fonctionnement «ordinaire» du parti, chose que contestent toujours les redresseurs et autres opposants pour qui la chute de Belkhadem est synonyme de départ de son équipe (bureau politique). «Notre objectif est de resserrer les rangs du parti et élargir la concertation», précisera Kassa Aïssi. Dans le communiqué du bureau politique parvenu à notre rédaction, outre la «volonté de poursuivre les rencontres pour assurer le fonctionnement ordinaire du parti et une bonne préparation de la session du comité central», il est fait appel à l'ensemble des militants «à rejeter tout ce qui est en mesure de créer la division et la dissension au sein du FLN». Interrogé sur la rencontre qui devra regrouper, aujourd'hui à Bouira, des membres du comité central de la région centre, partisans de Belkhadem, ainsi que les mouhafedh, Kassa Aïssi estime qu'il s'agit d'une «initiative locale». D'autres initiatives du genre sont possibles, laisse-t-il entendre, avant la deuxième réunion du BP prévue «prochainement». Cette dernière «ne saurait dépasser légalement les 15 jours», explique Kassa Aïssi. Du côté des opposants à Belkhadem, on continue à soutenir que cette réunion est «illégale». Pour Mohamed Seghir Kara, joint hier, «le bureau politique n'existe plus». Ce n'est même plus à ses yeux, une réunion du bureau politique. «C'est juste une rencontre», comme il y en a souvent. Mohamed Seghir Kara, qui juge que «la situation est grave» au sein du FLN, surtout après le décès de Abderrazak Bouhara qui faisait consensus, note toutefois deux points positifs auxquels a abouti la réunion. «Le fait qu'ils évoquent l'élection d'un nouveau secrétaire général», ce qui signifie pour lui, que «Belkhadem ne se représentera pas», et le fait qu'ils appellent les militants à resserrer les rangs», ce qui est implicitement un aveu que c'est Belkhadem qui est responsable de la crise du parti», analyse-t-il. Notre interlocuteur estime comme son adversaire du BP qu'il est impératif de resserrer les rangs du parti, mais s'oppose au mode de désignation du nouveau secrétaire général. Kara est favorable à un plébiscite, estimant que le parti recèle «des personnes intègres» alors que les membres du bureau politique qui continuent à travailler selon le planning de la dernière session du CC optent plutôt pour le vote à bulletin secret. Même si les divers clans au sein du FLN s'accordent sur la nécessité de resserrer les rangs, la crise est loin d'être résolue tant il existe beaucoup d'enjeux.