L'affaire des non bacheliers inscrits à l'université d'Oran, actuellement sur le bureau du juge d'instruction de la 5e chambre du tribunal de la cité Djamel-Eddine d'Oran, continue avec parcimonie à livrer ses secrets. Ainsi des sources judiciaires ont affirmé que parmi les individus cités à comparaître et écroués figure le premier vice-président de l'Assemblée populaire communale de Bir El-Djir, qui était employé comme inspecteur en matière de musique au niveau de la Direction de l'éducation d'Oran. Ce dernier avait facilité, selon les mêmes sources, l'établissement de faux relevés de notes et de fausses attestations de succès à l'examen du baccalauréat qui ont facilité l'inscription d'étudiants non bacheliers, notamment à la faculté de droit et l'institut des sciences économiques. Un autre cité dans cette affaire, un agent de sécurité à l'académie d'Oran, un binational, actuellement en fuite en Espagne. Un mandat d'amener a été lancé à son encontre en attendant d'introduire auprès des autorités judiciaires espagnoles une demande d'extradition. L'affaire, qui continue de secouer l'université d'Oran, semble n'avoir épargné aucune partie mis en cause. Dans ce cadre, le vice-recteur de l'université ainsi que les doyens des facultés de droit et l'institut des sciences économiques sont placés sous le régime du contrôle judiciaire depuis leur audition par le juge d'instruction. Le vice-recteur aurait affirmé au magistrat instructeur que les étudiants mis en cause dans cette affaire ont été préalablement inscrits dans d'autres universités du pays avant de procéder à leur transfert pour poursuivre leurs études à Oran. Concernant ce point, des sources ont affirmé que cette pratique est courante à Oran et que certains étudiants inscrits en médecine, et cités dans cette affaire, était préalablement inscrits à l'université de Dakar au Sénégal où les minimas de moyenne pour une inscription ne sont pas exigés. «Même le baccalauréat n'est pas exigé dans cette université. Certains nantis, profitaient de cette situation pour payer une inscription à leurs enfants à la faculté de médecine de Dakar. Au bout d'un semestre d'études, le transfert vers la faculté de médecine d'Oran devenait alors un jeu d'enfant», affirment nos sources. Toujours est-il que cette affaire est partie d'une lettre anonyme qui avait dénoncé le recours à des inscriptions «d'étudiants n'ayant pas obtenu la moyenne requise» permettant une inscription à la faculté de médecine d'Oran. L'enquête interne diligentée par les services de l'université d'Oran a levé un véritable lièvre puisque le scandale a eu une onde de choix qui n'a épargné ni la faculté de droits ni l'institut des sciences économiques. Par ailleurs, et selon toujours les mêmes sources, l'avocat de la fille du baron de la drogue, écrouée, a introduit un recours dans le délai légal de trois jours pour obtenir sa remise en liberté provisoire. La chambre d'accusation n'a pas encore statué sur cette requête.