Oscar Pistorius, le champion paralympique sud-africain accusé de meurtre avec préméditation, a nié mardi avoir eu l'intention de tuer sa petite amie Reeva Steenkamp, dans une déposition sur l'honneur lue par son avocat. "Je n'avais pas l'intention de tuer ma petite amie Reeva Steenkamp. Je démens l'accusation dans les termes les plus vifs", a lu son avocat Barry Roux devant le tribunal d'instance de Pretoria, à l'audience chargée de statuer sur sa demande de libération sous caution. "Reeva avait téléphoné et proposé d'avoir un dîner tranquille", a-t-il narré. "A 22 heures (20h00 GMT) le soir du 13, nous étions dans notre chambre, elle faisait du yoga et j'étais au lit en train de regarder la télévision. Nous étions très amoureux. Nous ne pouvions pas être plus heureux". "Elle m'avait fait un cadeau mais tout en disant que je ne pourrais l'ouvrir que le lendemain", jour de la Saint-Valentin, a poursuivi l'avocat, déclenchant une nouvelle crise de sanglots de son client. "Il faut rester calme. Vous devez vous concentrer sur ce qui se passe", a alors intimé le juge à Pistorius. Après une brève suspension d'audience, le temps que l'athlète se calme, l'avocat a repris: "J'ai déjà été victime de violence. Pour cette raison je garde une arme à feu de 9 mm sous mon lit. Il n'y a pas de grille à la fenêtre des toilettes. Quelqu'un est entré dans ma maison". L'incident fatal s'est produit vers 3h00 du matin (01h00 GMT). "Il faisait nuit noire. J'ai ressenti une peur terrible croyant que quelqu'un était dans les toilettes. Comme je n'avais pas mes prothèses, je me suis senti très vulnérable (...) J'ai tiré sur la porte des toilettes et crié", a ajouté l'avocat, s'exprimant à la place de Pistorius, trop éprouvé. La déposition ne mentionne pas une dispute de début de soirée dont la police a fait état, se fondant sur un appel de voisins. "Je suis revenu vers le lit et j'ai vu que Reeva n'était pas là", "j'ai mis mes prothèses et j'ai été sur le balcon pour appeler de l'aide", a-t-il dit. Et selon cette version, après avoir enfoncé la porte des toilettes, Pistorius a téléphoné à la sécurité de sa résidence, puis s'est précipité dans les escaliers avec Reeva dans les bras "car, a-t-il dit, on m'a dit ne pas attendre les secours et de l'emmener directement à l'hôpital. Reeva était sans connaissance mais vivante". Le juge a demandé à l'athlète de confirmer le contenu de cette déposition, ce qu'il a fait d'une voix mal assurée, avant que la cour ne prenne connaissance du témoignage sous serment d'un ami d'Oscar, également lu par l'avocat, assurant n'avoir "jamais vu (les deux amants) se disputer ou se quereller". Oscar, selon lui, aurait même envisagé l'idée d'un mariage. "Elle pourrait être la bonne", aurait dit Pistorius selon son ami, cité par l'avocat. La déposition de Pistorius, destinée à soutenir sa demande de mise en liberté sous caution, inclut aussi un descriptif de ses biens dont la maison du crime, d'une valeur de 5 millions de rands (1 million de rands = 84.000 euros), deux maisons d'une valeur totale de 1,6 million de rands à Pretoria Est, un terrain à Langebaan (une station balnéaire au nord du Cap) et 1,5 million de rands de revenus par an.